silver right hand | mallet

C'est quand la nuit tombe qu'il entre en scène. Rat des villes, il écume les trottoirs, se mêlant à l'air putride, rampant entres les infamies. Il est à chacun de gagner sa vie, mais Léandre y prend presque du plaisir. Il se sent enfin important, plus qu'un vulgaire gamin des faubourgs dont tout le monde se contrefout. Arrivé à quelques rues du point de rendez-vous avec son premier client du soir, le brun s'arrête pour s'allumer une cigarette. Il tire lentement sur cette dernière, puis souffle la fumée vers le ciel, qui se mêle rapidement au nuage permanent du smog. Léandre est un enfant de Paris, il n'a jamais connu que ce ciel gris et sale... Il n'a jamais vu les étoiles.

Maintenant qu'il y pense, il lui semble n'avoir jamais connu autre chose que sa vie dans la rue et dans la crasse. C'est comme s'il était né des entrailles de la ville, fils des catacombes dans la ville des lumières. Pourtant, il avait une mère. Marie. Il se souvient encore de son odeur, et de la petite chambre de bonne qu'ils partageaient, avec les fleurs séchées accrochée au-dessus du simple matelas qui faisait office de lit pour eux deux. Il inspire soudain profondément, comme s'il pouvait encore sentir tout ça, même dans cette rue qui pue la pisse. Elle était lavandière... C'est le linge souillé d'un tuberculeux qui l'a tué, contaminant ses mains calleuses de la maladie infectieuse. Presque dix ans maintenant que le propriétaire l'a jeté dehors, et qu'il erre dans les faubourgs. Un couple s'était pourtant pris d'affection pour lui, un soir où il s'était réfugié sous le perron d'une maison pour éviter la pluie. Ils l'ont accueilli, nourrir, habillé chaudement... mais dès qu'il a été question d'adoption, Léandre s'est enfuit. Aujourd'hui encore, il a peur de l'attachement, peur de souffrir à nouveau.

Il avance vers son lieu de rendez-vous sans se presser, presque nonchalamment. Il y a maintenant plusieurs années qu'il est devenu une ombre de Paris, devenant ainsi aussi commun qu'un rat et aussi quelconque qu'un pigeon. Il à toujours été là, sans vraiment faire partie de quelque chose : Vendeur d'allumettes, de journaux ou de cigarettes à la criée, puis aboyeur à l'entrée des théâtres, charron, décrotteur... Il espérait au fond de lui être tiré au sort pour le service militaire afin de s'en sortir, mais il aurait déjà fallu figurer sur les registres pour avoir une chance. L'année de sa majorité, on lui à proposé un petit boulot pas comme les autres, mais rapportant beaucoup plus : dealer d'une substance dont il n'avait pas le droit de connaître le nom. Mais bien loin d’être idiot, Mallet comprit vite qu'on lui avait mis des toutes petites quantités de vif-argent entre les mains. Oh, le job n'a rien de compliqué, et le gosse s'est rapidement fait à clientèle de riches acheteurs que son boss envoi pour lui... ou plutôt l'inverse, qu'il envoie Léandre trouver. Tous les jours, quelqu'un dépose un paquet à un endroit précis, empli de petites fioles en verre teinté, et le jeune homme n'a plus qu'a aller voir ses clients ou à en racoler d'autres. À l'aube, il échange le paquet plus ou moins vide contre la part qui revient au patron, et une nouvelle journée commence.

Par habitude, il met sa main libre dans sa poche et joue du bout des doigts avec un des précieux flacons, sentant le poids du liquide se répartir différemment lorsqu'il le fait bouger. Malgré le fait d'en avoir presque constamment sur lui, il n'a jamais essayé d'en prendre. Cette substance l'intrigue pourtant, il passe des heures à la regarder à travers le tout petit tube... mais les histoires de vie éternelle ? Il n'y croit pas.

Soudain, arrivé devant son point de rendez-vous, il tousse. Plutôt violemment. Il se dit que c'est la cigarette, qu'il en fume peut-être trop. Quelques gouttes de sang atterrissent dans son poing, mais il n'y fait pas attention.

Ce n'est rien, ça passera.

pseudo/prénom ◇ Moontea/Maëlle. en quelques mots ◇ Je fois tellement de thé (noir) que j'ai acheté une théière huit tasses, qui fait que j'ai pas besoin de la remplir trop souvent.  Elle s’appelle Betty, et c'est un modèle traditionnel anglais qui existe depuis l'époque victorienne. Je savais pas quoi raconter en vrais les gars, faut pas prendre les gens de court comme ça, aprés on panique et on écrit n'importe quoi   préférences de jeu ◇ En moyenne 1 post de rp par semaine, mais souvent connectée sur le portable comment as-tu connu le forum ?  ◇ Bazzart ! le mot de la fin ◇ J'espère que vous aimerez Léandre ! (pour le temps qu'il lui reste à vivre )