Messages : 85 Date d'inscription : 09/05/2020 Age : 29 Alias : violys - elle Portrait : t. chalamet [avatar: olympia]Activité : comédien qui se veut artiste peintre, héritier des distilleries De Staël En société : sociable mais secret, grande-gueule qu'on veut faire taire Besace : des tubes de peinture, un canif rouillé, son vague à l'âme égoïste
i was dying anyway | alceste + ephemer Sam 19 Sep - 14:38
alceste + ephemer
Le cœur battant, la rage facile, Ephemer claque ses souliers vernis sur le pavé. Ils sont dégueulasses, la boue s’en est accaparé et lui il est trop ivre pour faire attention à quoique ce soit. Il dégobille sur le pavé, l’âme brouillon. Il s’est rendu minable avec de l’absinthe, trop faible pour résister à la délivrance facile. Il s’est toujours contenté du plaisir immédiat, sa plus grande faiblesse. Il se laisse aller un instant, sa montre à gousset pends le long de son torse. L’heure ? Bientôt celle à laquelle les ouvriers se lèvent. Lui le petit prince finira par bousiller sa journée et le plancher miteux de l’auberge. L’alcool encore insidieux, il parle seul, la gueule sur le pavé.
Orphée … Orphée, je suis désolé, J’aime vivre seul, jouer seul, fumer seul, Mais quand je vois des amants se chuchoter à l’oreille, Ou un père qui rit avec ses enfants, J’admets que je n’aime pas être esseulé
Il se sent décoller de terre. On l’arrache à sa fable bien vite. C’est peut-être maintenant, c’est peut-être la fin. Goût de fer dans la bouche, l’écarlate coule de son nez. Son crâne frappe contre une surface rugueuse, il ouvre enfin les yeux. Couteau sous la gorge, on lui arrache sa montre sans plus de cérémonie. Un rat d’égout. Deux rats d’égouts. Imbibé, dégueulant d’alcool, le nouvel assaut le réveille un peu. Eph l’égoïste monarque, refait surface par une poussée d’adrénaline. Il crache sur la gueule de celui qui le maintiens au mur. Il a son canif dans sa chaussette s’il peut l’atteindre… En général, son père lui a toujours apprit qu’on arrive mieux à se défendre quand on est ivre. S’il a la pratique, ce soir, l’abus n’est pas d’humeur à le laisser s’en sortir. Ça manque pas. Il décroche une droite d’ivrogne dans la gueule de l’un mais trébuche encore, se retrouve la gueule écrasée sur le pavé. Il rit pendant qu’il se fait tabasser, la gueule en sang, il en avale trop. Ça lui donne encore envie de vomir. Dans un gargouillis d’insulte, le mélange de salive et de sang. Ça hurle dans la rue comme tous les jours et toutes les nuits de cette satanée ville.
- La bague ! Prends-lui sa bague et on se tire !
Non, tout mais pas ça.
On lui assène un coup dans la face, lui saisit la main. Eph hurle à la mort. Mélange de sanglots désespérés et de rage incontrôlée. Il serre le poing du plus qu’il le peut. La bague s’imprime dans sa peau, ils n’auront pas la bague. Jamais. Il sent une lame contre son doigt, on l’entaille, il somnole presque, à un point où il ressent pas vraiment la douleur. Il agrippe le mollet de l’un des bouseux. Il espère planter ses doigts assez fort, jusqu’au sang. Autant que sa force alcoolisée le lui permet. Mais il y arrive plus, son corps déclare forfait, le bijou qu’il aime de tout son palpitant dans sa main.