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 matin froissé (philémon)

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Eulalie Sainte Rose

Eulalie Sainte Rose
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Date d'inscription : 03/06/2020
Alias : louise or loulou or whatever you please / reckless times. (elle)
Portrait : jorja s. by BATTERY FOX. signature by GeniusPanda, w/ lyrics from bleu toucan and icon by tumblr.;
♠ black lives matter ♠
Activité : sucre vanillé qui fond sur les langues, enfant rêveuse de l'apollonide. petite abeille ronde en voie de pollinisation du monde.
En société : enfant de la jungle, son respect du vivant est immense. elle aime d'un coeur pur ce qui vole, couine, grince, s'étend, ce qui gémit, respire, bruisse, se froisse. la chair, celle faite d'os et de sang, et le vert, celui de l'arbre qui cache la forêt.
Organisation(s) : sous les branches d'un splendide orme.
Besace : un petit herbier plein à craquer de fleurs séchées, un roman d'amour, son poudrier et quelques pièces éparses. dans une bourse, un trésor inestimable : la plume d'un oiseau sucrier, emblème de son paradis perdu.

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matin froissé (philémon)    Lun 15 Juin - 17:16

reçue orbe tôt ce matin.
"arriverai sur les coups de 9h30. ai réservé jusqu’à midi. amitiés. P."

et c'est un matin qui devenait plus doux.
même ce café de mauvaise qualité qui enveloppait ses narines, un café sans le sucre qui avait baigné son enfance sur ces îles de beauté, lui semblait glisser un peu plus vite sur la langue. C’était chaud, et elle se battait contre les longs frissons d’un matin pluvieux, quand l’apollonide se pare d’une humidité lourde, qui engourdit les membres habituellement si lestes, pèse sur les larges rideaux de velours. d'une main discrète et gantée de blanc -le blanc était une couleur qu'elle appréciait de porter en matinée. c'était dans sa culture la couleur du deuil, et ainsi c'était comme dire chaque matin au revoir à hier-, elle caressait le tissu vieilli des fauteuils du salon de rencontre, ce large espace qui donnait sur la cour et où toutes les vies se croisaient dans une journée. lieu de passage, d'observation, de repos ; lieu de naissance du désir, des discussions basses. le salon de rencontre était cette agora de luxure, où l'on échangeait des sourires entendus, où l'on discutait parfois de la pluie et du beau temps en s'imaginant ailleurs dans des draps blancs. eulalie adorait cet espace ouvert aux quatre vents, le seul qui fut un peu haut de plafond. l'ennui est qu'il y faisait froid.

la large pendule de l'entrée cliqueta étrangement à neuf heures et trente minutes précisément. c'était plus comme un bourdonnement venu de l'intérieur, comme des entrailles qui se mettent à vibrer. il en sortit un minuscule animomate sous les traits d'une petite abeille cuivrée. dans un bruissement de ses ailles de verre et d'acier, elle annonçait qu'une nouvelle demi-heure était passée. à chaque nouvelle apparition et là où elle l'avait déjà observée des centaines de fois, eulalie scrutait l'animal fictif de ses grands yeux sombres, s'attendant presque à se voir délivrer un message, dont pourtant elle n'aurait su déchiffrer le sens. elle était tant absorbée par cet incessant ballet qu'elle ne remarqua même pas, de prime abord, l'entrée discrète de son célèbre client. de sa haute stature, son visage toujours un peu ombrageux, philémon se tenait à l'entrée. il venait de déposer sur le porte-manteau un élégant pardessus, tandis que dans un coin, un large parapluie gouttait déjà. il avança vers elle d'un pas si léger, si gracile que ce n'est qu'à partir de l'odeur lointaine de son parfum, qu'elle connaissait par coeur, qu'eulalie réalisa qu'il était là. les yeux qui montaient jusqu'à lui, elle laissa ses lèvres juvéniles s'ourler d'un fin sourire. bonjour, philémon. comment allez-vous aujourd'hui ? elle susurrait déjà.
Philémon McBurney
Administration
Philémon McBurney
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Alias : appo (il)
Facettes : alceste.
Portrait : claes bang + jojofeels, miserunt & renegade
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Activité : passionné et féru d'art depuis toujours - devenu restaurateur puis conservateur au louvre à grands renforts d'éloquence. la fortune familiale s'amenuisant petit à petit et l'art n'étant pas la priorité de l'empire, il a depuis peu inventé un stratagème lui permettant de trafiquer du vif argent en l'incrustant dans les oeuvres qu'il exporte.
En société : éminent membre de la haute, connu reconnu apprécié suivi et écouté.
Organisation(s) : il les connait toutes mais n'appartient à aucune.
Besace : fusains, tétines, listes à n'en plus finir, bouquins et carnets froissés.

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Re: matin froissé (philémon)    Mer 24 Juin - 21:54

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Comme le chemin de ronde que font sans cesse les
heures, le voyage autour du monde d'un tournesol
dans sa fleur, tu fais tourner de ton nom tous les
moulins de mon cœur


les moulins de mon coeur, michel legrand

ce n'est pas vraiment de l'amour romantique, non. ni vraiment de l'amour filial. c'est un espèce d'entre deux inexplicable qui lie philémon à eulalie sainte rose. une tendresse à mi chemin de toutes les tendresses, de celles qui font qu'on écoute un peu plus l'autre, que l'air s'épaissit un peu quand iel est aux alentours. elle lui fait du bien. tout est plus léger auprès d'elle. et s'ils sont tout trois autour d'elle comme une ronde d'infinie douceur, aucun n'a réussi à lui parler de ruth - alors, il sait qu'il peut faire semblant que cette histoire n'existe pas pendant quelques heures quand il est avec elle. il le sait bien que c'est terrible, de jouer à faire semblant que son enfant n'existe pas, mais s'il n'a pas cette soupape l'air lui est irrespirable. quand il est triste, à défaut de coucher de soleil permanent à aller voir, il va voir eulalie. la tristesse l'a-t-elle réveillé ? a-t-il seulement dormi ? dans la brume de l'aube il est incapable de le déterminer. tout est sourd autour de lui, comme si un obus était venu tomber à côté de la vaste demeure mcburney, le privant momentanément de l'ouïe. quand il est triste le monde est un acouphène. alors il prend sa plume, il envoie un domestique, il fait fonctionner les services de communication, il s'impose à eulalie. sa grande silhouette s'écrase un peu plus. ruth dort, il la confie aux bons soins de sa nourrice. il s'habille lentement. il cherche léon qui n'est jamais très loin le laisse se percher sur son épaule et sort doucement pour ne réveiller personne, ne pas avoir à justifier qu'il rend visite à la jeune femme seul. il ne veut pas qu'on le voit pleurer.

cheval j'ai appris y'a pas longtemps ça c'est cheval avant je croyais julius je croyais julius tous ces êtres à quatre pattes qui transportent les humains mais c'est que ce cheval là julius. pas souvent philémon à cheval on se cache derrière les rideaux d'une boîte roulante on fait semblant d'être dezespions on rit beaucoup à ces moments là quand on fait lezespions je crois y va comprendre je conscience mais non il joue après y sort et c'est le grand jeu des humains qui se rencontrent font des courbettes peut être j'aime pas quand y donne plus de temps à d'autres humains que moi surtout les humains qui font pas attention à moi. et quand je me dis ça après je me dis mais y mamène avec lui y me prend avec lui je suis joie parfois souvent y me prends pas qu'est-ce que je fais toute la journée à la maison avec le petit humain baveux et les domestiques où est mon dieu. julius très vite moi peur mains philémon se resserrent contre moi y menlace jamais pourquoi y menlace fort ce matin ?

au triple galop la distance fontainebleau-paris se fait dérisoire, et même la pluie qui lui fouette violemment le visage est salvatrice. il entre dans la ville par montrouge et bien vite le voilà sur l'île. la vitesse et ses doigts crispés sur léon l'ont calmé un peu. pourquoi la vitesse donne-t-elle systématiquement une impression de vie, semble raconter à qui la prend que tout va bien aller ? un valet de l'apollonide qui somnolait à la porte se précipite pour récupérer julius. il le remercie d'un mouvement de tête. il se trouve ridicule, grand tragédien à cheval à l'aube avec sa lourde gabardine noire et son fidèle compagnon - le regard admiratif du valet puis de l'hôte de ces lieux n'y changent rien. il salue poliment la directrice, réussi à éviter de lui tenir la jambe, se faufile vers le salon principal.

ça mouille ça mouille c'est froid j'aimerais m'ébrouer mais si je devant il il va comprendre que je sens je peux pas je subis les gouttes je subis le froid je suis trempé je voudrais qu'il m'essuie essuie moi essuie moi essuie moi oh je connais pas ce lieu c'est quoi cet endroit un nouvel endroit j'aime les nouveaux endroits oh je connais pas cette humaine c'est quoi cette humaine une nouvelle humaine j'aime bien les nouvelles humaines je voudrais m'ébrouer si fort je peux pas m'ébrouer j'attends les courbettes peut être si courbettes je peux m'ébrouer peut être

il l'a senti avant même de la voir. un sourire se dessine quand sa voix sonne dans le salon vide - de l'avantage de venir le matin - et il devine sa silhouette dans l'ombre du salon amplifiée par la grisaille. mentir, parler vrai ? bien, eulalie, bien. et vous même ? parfois c'est à ceux qu'on aime qu'il est le plus dur de dire la vérité.

Spoiler:
 
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