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 Un sourire pour un futur. // Agnès

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Bonnie Thellier

Bonnie Thellier
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Un sourire pour un futur. // Agnès 2d8115699ce508ced1667be0ebda6809
Activité : Bijoux aux bouts des doigts, délice des mains, l'œil pointu dans la structure du diamant, confectionner les plus beaux apprêts, amour de l'art et de la matière. Joaillière, Orfèvre
En société : Roturière des bas-fonds, clamant son innocence dans un silence. Activiste de l'ombre, portant à plus haute échelle l'humain que le dédain.
Organisation(s) : Assistante de l'ombre, dans l'Orme, elle voue entière espoir et confiance.
Besace : Quelques opales, des tiges d'argents, un paquet de gitanes pour abîmer un peu plus ses poumons.

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Un sourire pour un futur. // Agnès    Jeu 16 Juil - 18:52

Et le soleil de minuit a brillé pour nous
Jusqu'à l'arrivée du jour
Alors nous nous sommes séparés
Comme déjà saturés des délices du futur
Et j'ai marché seul
Guidé par ton ombre
J'ai traversé la ville déserte
Encore étincelante
Du voyage des rêveurs


Arthur H - Adieu tristesse.

Un sourire pour un futur. // Agnès JitskU3

Les coeurs s’apaisent, le calme reprend place dans les dédales de la ville. L’île, serpenté par la Seine, ses cours d’eau grisâtres, ses péniches glissantes aussi prodigieuses que des cygnes reposant dans leurs lacs. Il y avait cette fourmilière, foule agglutinée dans les vieilles bâtisses de l’ancienne ville, là où l’histoire et ses déboires, continuaient. Mais cette fois, ce n’était plus seule, que Bonnie en parcourait les pavés. Tu l'accompagnais, douceur dans tes gestes, dans tes pas, dans ton calme. Ambiance, qu’elle redécouvrait à tes côtés, qu’elle avait un peu perdue, avec le temps, avec l’absence. La mort de la mère Bonnet, était une épreuve, comme bien d’autres. Mais, tu étais là maintenant, non ? Peut-être pas pour longtemps, peut-être juste, quelques instants, mais c’était suffisant, pour la petite Bonnie.

Il est drôle de voir comment l’homme, avec un grand H, peut tourner des pages, s’effacer, passer à autre chose, alors que rien n’est réglé. Qu’il ne part pas en paix avec ses tourments, qu’il ne règle rien sur ce qui l’agite à l’intérieur. Non, il met sur pause, il croit oublier, cacher ces sensations dans une petite boîte intérieure, et en oublier la clé, quelques parts, entre le passé et le présent. On alimente notre vague à l’âme, par notre silence, par un comportement qui nous fait honte, on remet au lendemain, et se disant que rien n’est grave, que rien ne presse. Mais finalement, l’engrenage déraille, l’engrais pourri, et la culpabilité prend toute la place, petite voix qui susurre à l’oreille dans l’indélicatesse de notre quotidien.

Il y avait un peu de ça finalement, de la culpabilité, de ne pas t’avoir cherché, d’être passé à autre chose, le coeur lourd, dans l’inconscient. Elle s’en rendait compte, Bonnie, puis d’un sourire, elle voulait y remédier, se dire que maintenant, elle pouvait affronter votre amitié, que tout n’était pas perdu, qu’à la place de la honte, il y avait l’espoir qui poussait comme la verdure dans les rues de Paris.

C’était sa boutique, que vous quittiez. Elle t’avait tout montré, les coins et les recoins, son monde à elle, le nouveau, celui que tu ne connaissais pas, celui après toi. Comme une gamine, émoustillée de retrouver l'excitation d’avant, comme si on lui enlevait dix ans, et qu’elle était cette Bonnie d’avant. Elle t’avait aussi montré l’étage, cette petite chambre de bonne, qui ressemblait plus à une pièce d’artiste qu’autre chose. Aux vieux tableaux récupérés dans les poubelles bourgeoises, à la grande fenêtre qui surveillait les toits de Paris. Puis la boutique, les jolis métaux, un nom simple, elle t’avait confié que sur le coup, elle n’avait eu aucune idée plus originale, puis elle avait ri, elle avait ri avec toi, d’une simple banalité, comme elle ne l’avait plus fait depuis des années. C’était des sujets, doux, surfait, rien de poignant, rien qui ne se rapportait à Jon, ou à l’Orme, pas encore, bientôt, mais pas encore.

Après cette courte visite dans son antre, c’était dans la grisaille du smog, que vous vous rendiez. À ton tour, maintenant, à ton tour, de lui montrer ce qui t’agite, ce qui t’anime, ce qui te fait vivre, à toi aussi. Alors, Bonnie, elle te suit, un peu plus légère à chaque instant, marcher dans les ruelles humides, là où la pluie avait martelé votre apogée d’autrefois, alors elle te suit, au bout de la vie.

@Agnès Martel
Agnès Martel
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Activité : Religieuse, sage-femme, faiseuse d'anges - la sororité en étendard.
En société : Clandestine au quotidien, on tolère sa présence dans le monde comme une étrangeté, et puis on hausse les épaules et on poursuit son chemin.
Organisation(s) : la Tour de Babel, une évidence.
Besace : Quelques tracts de la Tour, des baumes et onguents de chez Marguerite et Fernande, sa coiffe qu'elle ne porte pas en public.

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Re: Un sourire pour un futur. // Agnès    Mar 18 Aoû - 15:49

Les jolis métaux. L'enseigne orne le dessus de la vitrine de ses lettres peintes d'une écriture douce. C'est une façade simple, de celles qui qui ne paient pas de mine, de celles que l'on ne remarque pas si l'on ne fait que passer. Mais c'est pourtant un tout autre voyage qui attend celui ou celle qui sait s'arrêter et contempler les trésors qui se cachent derrière la vitre. De l'obscurité de la ville, quelques rayons lumineux parviennent à filtrer, trouvant dans la boutique un parfait écrin. Ils se reflètent dans les miroirs qui ornent les murs de toutes parts, rebondissent contre les parois pour venir éclairer et se perdre dans les pierres aux vives couleurs, quand ils ne les traversent pas, formant alors des reflets colorés.

En pénétrant dans ce monde - le monde de Bonnie, se dit Agnès - l'interstice que le temps a creusé entre elles semble se rétrécir quelque peu encore. Comme la pièce manquante du puzzle, qui petit à petit prend forme. Si elle s'étonne un peu de voir son amie tenir cet établissement, elle qui, il y a quelques années, était sans le sou, elle se garde bien de l'interroger à ce sujet. Peut-être est-ce parce qu'elle soupçonne que cela a à voir avec l'homme à qui Bonnie rendait visite au cimetière, qu'elle ne veut aborder la question. Elle trouve, de toute façon, bien d'autres sujets de conversation.
Une anecdote par-ci, un souvenir par-là, et voilà que les dernières années prennent forme peu à peu. Ce ne sont que des bavardages anodins, qui pour d'autres ne seraient que des banalités d'un ennui terrassant. Pas pour elles, car les mots revêtent là une toute autre fonction : celle de restaurer un lien trop longtemps oublié. Alors on parle pour ne rien dire, mais au fond c'est une toute autre histoire qui s'écrit.
Et pour ne manquer aucune partie de l'histoire, sa comparse d'autrefois lui montre tout : la petite pièce où elle vit, à l'étage, la boutique où elle passe le plus clair de son temps. On rit ensemble, Les jolis métaux, c'est un nom charmant. Simple, dit Bonnie. Poétique, répond Agnès.

La visite de la petite échoppe touche à sa fin, parenthèse enchantée au cœur d'un après-midi d'obscurité. La pluie a cessé de tomber, pourtant, et les deux amies se dirigent d'un pas tranquille vers Notre-Dame ; du sanctuaire de l'une à celui de l'autre. Elles n'ont jamais parlé de leurs croyances, autrefois. Désormais, cela semble presque incontournable. Alors qu'elles cheminent, Agnès finit simplement par demander : « As-tu déjà visité une église, Bonnie ? » Elle sait que sa vocation nouvelle peut paraître étonnante, plus encore pour sa génération qui n'a jamais connu d'autre religion que celle du vif argent. Bientôt, les voilà sur le porche de la cathédrale, sous sa rosace au vitrail percé de brisures, et, plus encore, ses tours, où Agnès s'est si souvent réfugiée à la recherche du calme et du silence.

Avant de l'entraîner vers la porte dérobée qui sert désormais d'entrée à l'imposante bâtisse, Agnès s'interrompt. « Bon, je me dois de te demander une chose, avant d'entrer ; c'est le règlement. » Elle marque une pause, ayant bien conscience de l'incongruité de sa requête, alors qu'elle confierait sans peine sa vie à Bonnie, détentrice de toutes ses confidences les plus intimes. « Tu dois me promettre de garder secret tout ce que tu verras ou entendras. Et surtout, peux-tu me confirmer que tu n'as rien à voir avec l'Empire ? »


 
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