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 L'anamnèse

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Charles de Saxe

Charles de Saxe
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Activité : Il fut conquérant, officier supérieur en stratégie militaire à la Légion étrangère, arraché à son uniforme pour mieux servir l'empire, aujourd’hui chien de chasse impérial, commissaire redouté, impartial aux ordres cinglants, à l'oeil vif et à la main facile.
En société : Patronyme aristocratique reconnu en politique, aujourd'hui redouté dans les bas-fonds. Il traque les signes de révolte. Impérialiste jusqu'au bout de la lame.
Organisation(s) : L’une des têtes mercuriennes par excellence, indétrônable.
Besace : Un victorinox 1890 KMV | Un zippo américain | Un médaillon doré cachant la photo d'une jeune fille et sa mère | Du tabac à rouler | Quelques animomates en forme d'abeille | De l'argent | Une montre bracelet Cartier | Une paire de lunettes

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L'anamnèse    Mar 9 Juin - 21:24

L'Anamnèse
Les ordres sont clairs. Encrés sur le papier, les mots confient au commissaire la responsabilité d’une mission de l’un de ses confrères. Pourtant, aussi simples soient-ils, ces termes ont un goût amère dans la gorge du quarantenaire. Il déglutit. S’empare de la missive qu’il plie soigneusement avant de la glisser dans une poche de sa longue veste.

Il pousse la porte du bureau. Enlève son chapeau et son écharpe qu’il accroche dans un geste impassiblement teinté d’une triste habitude. Routine qui commence – après salutations formelles de quelques âmes errantes et aussi matinales que la sienne – par la lecture des orbes qui se sont accumulées, accompagnée d’un café et d’une cigarette coincée entre les phalanges d’une main qui soutient un front qui ne peut sans doute plus se maintenir tout seul. De plus, la vue se fait de plus en plus faible et bientôt des lunettes trouveront le bout de son nez dans un besoin presque honteux lui rappelant – une fois de plus – que la vieillesse avance vers lui d’un pas enjoué et moqueur.

Accoudé dans son antre, prenant les nouvelles fraiches dans un subtil mélange de tabac fort et d’arabica ambiant, l’homme parfaitement vêtu est victime d’une étreinte de souvenirs qui lui polluent l’esprit. La lecture du patronyme sur la missive lui avait fait l’effet d’une claque et depuis, un imbroglio entre une envie et un refus s’empare de lui. Mais il est plus fort que ça. Fidèle à lui-même et à son image de froideur, pas un trait de son visage n’en sera le traitre.

Fin de matinée. Le travail déjà bien entamé doit se voir interrompu au profit de cette réunion afin d’ordonner cette nouvelle mission provisoirement confiée. L’équipe étant déjà composée, il n’a que quelques palabres à leur dicter, quelques explications à leur donner et cette mission pourra débuter. Néanmoins, nommé comme superviseur momentané, il n’est guère à l’abri de devoir couvrir la mission durant toute la durée de l’absence du collègue.  

Présence des conviés confirmée, c’est Charles qui fera son entrée en dernier dans la petite salle. Ponctuel et professionnel comme toujours, il se tiendra toujours debout en bout de tablée. Merci à tous pour votre présence. commence-t-il alors que son regard se pose sur chacun des agents présents. L’étonnement peut se lire sur quelque visage, au même titre que le regret ou l’engouement de cette surprise. Votre superviseur étant indisposé, c’est à moi qu’est confiée votre ordonnance de mission. ajoute-t-il alors qu’il dépose le message soigneusement plié sur la tablée. Un tableau de liège suspendu au mur, lui servira de support afin d’expliquer et de commenter les éléments de la mission qui leur est confiée. Lettres, rapports, photos, témoignages, informations complémentaires, tout est méticuleusement épinglé afin de briefer le groupe. Chacun verra son nom et son rôle énoncé dans l’élocution finement orchestré.

Jusqu’à la petite faille. Il dérape. Une seule fois. Madame… Mademoiselle Martel sera des nôtres non seulement en qualité d’officier, mais également en qualité de consultante sur cette affaire. N’hésitez pas à faire appel à son expérience avérée. dit-il, s’étant rattrapé comme il le pouvait. Visiblement, personne ne lui en tiendra rigueur et personne ne tiquera sur ce léger accros.  

Si vous avez des questions, c’est le moment.


Hélène Martel

Hélène Martel
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Activité : Agente de sûreté, elle espionne, surveille et sait se faire discrète pour le compte de l'Empire.
En société : Établie dans les hautes sphères, on l'approche sans savoir quoi penser d'elle et c'est tant mieux.
Organisation(s) : Ordre du mercure, officière de l'Offendi.
Besace : Un carnet à la reliure de cuir, rempli de gribouillis lisibles par elle seule ; un miroir, pour se repoudrer le nez ou voir qui se cache dans son dos ; un ruban bleu ; un animomate, bien souvent en forme de coccinelle ou de papillon ; une broche, pour coiffer ses cheveux, ouvrir des portes ou (cas exceptionnel) la loger au creux du corps d'un étranger peu coopératif.

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Re: L'anamnèse    Lun 15 Juin - 18:20


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charles de saxe & hélène martel

Pas de “balades” en ville aujourd’hui, pas de planque, pas de filature : Hélène devait se contenter d'aider à préparer une opération pour la Quaere dans les bureaux sombres et vieillissants du Quai des Gesvres. On lui avait donné les documents sur l’opération en question la veille au soir ; consciencieuse dans l’effort qu’il lui fallait faire pour replonger dans les us et coutumes de son ancienne famille de l’Ordre, Hélène avait passé la nuit à lire les notes de ses collègues pour savoir en quoi son expertise pourrait être utile. Le lendemain matin, le soleil était à peine levé qu’elle épluchait encore les documents avec une appréhension certaine. Apprendre qu’elle devait retourner jouer les officières anti-révolte, ne fut-ce que pour une journée, lui laissait un goût amer dans la bouche. Elle l’avait quitté, mais devait y retourner ; elle se sentait toucher du bout des doigts d’anciens démons qu’elle avait un jour espéré exorciser. Mais elle-même devait bien reconnaître qu’il n’était pas simple de les quitter, surtout lorsque dans sa nuque venait gratter le symbole du mercure, et que dans les esprits de tous, étaient gravés ses anciens faits d’armes. Parmi ces “tous”, se trouvait Louis, ancien collègue de la “Couère”, qui s’approcha tranquillement de son bureau ; la blonde le remarqua du coin de l’œil et sourit sans bouger. “Alors Hélène, nostalgique de chez nous ? Avoue qu’on t’avait manqué.” Les yeux bleus se levèrent vers celui qui n’était pas parti. Louis avait été l’un des rares qui semblaient amuser sincèrement Hélène ; il était aussi l’un des rares à ne pas être pétrifié lorsqu’elle restait de marbre et plantait ses yeux électriques dans le regard d’un autre. “Je suis tellement nostalgique de vous que je suis même venue en avance à la réunion de ce matin.” répondit-elle avec une ironie à peine déguisée. Après avoir remis en ordre ses notes, elle se leva pour se diriger vers la pièce où devait avoir lieu ladite réunion. Dans la salle, quelques officiers, tous d’anciens collègues, accueillirent son arrivée avec un enthousiasme parfois feint, parfois sincère - tous ne comprenaient pas la raison de son départ vers l’Offendi - et elle salua tout le monde avec la politesse de circonstance. Finalement, on prit place dans l’attente de celui qui dirigerait l’opération.

L’horloge venait tout juste d’annoncer l’heure convenue du rendez-vous que la porte s’ouvrit et l'homme que tout le monde attendait entra dans la pièce. Il fit rapidement face aux officiers assis et le silence qui régnait déjà dans la salle parut peser encore plus sur les épaules d’Hélène, assommée par la vision qu’elle avait eue. Elle eut droit à quelques regards de la part de ses collègues, discrets et interrogateurs ; l’officière ne sut y faire trop attention. Ses propres yeux ne se détachaient pas de celui en bout de table, lui dont elle devinait sans peine l’odeur de cigarette et de suffisance sans même trop s’en approcher. Elle s’était figée sur place en le voyant et force était de reconnaître qu’il lui fallut quelques minutes pour détendre son corps, relâcher ses nerfs et, après avoir déposé ses yeux vers ses propres documents comme pour reprendre son souffle, à nouveau concentrer son regard vers l’interlocuteur qui exposait les détails de la mission. Elle savait, sentait qu’elle se faisait glaciale ; bien malgré elle car elle aurait mille fois préféré ne rien laisser transparaître de la tempête qui s’organisait en elle. Elle eut d’ailleurs toutes les difficultés du monde à écouter clairement ce qu’on lui disait ; ce ne fut qu’en entendant son nom être prononcé qu’elle tressaillit légèrement. Elle se contenta d’un signe de tête pour répondre à l'introduction que l'on fit de sa personne ; évidemment, elle avait repéré le léger bredouillage du chef d’opération, mais fit semblant de ne rien avoir remarqué. Intérieurement, elle roulait des yeux avec exaspération. Finalement, celui qui parlait demanda : “Si vous avez des questions, c’est le moment.” Des questions ? Oh, elle en avait plusieurs ; "C'est une blague ?" figurait dans les premières de sa liste. Elle se retint néanmoins et resta silencieuse, cherchant à planter ses iris dans ceux de son ex-époux, puisque c’est bien de lui dont il s’agissait. A sa droite, une main se leva. “Merci commissaire. Vous dîtes que le capitaine Joffroy est absent ; le remplacerez-vous pour toute la durée de l’opération ?” Elle n’avait pas posé la question, mais c’était presque tout comme. Brûlante de savoir si de Saxe serait à lui donner des ordres jusqu’à durée indéterminée, Hélène se tourna un peu plus vers le chef du jour, dans l’attente d’une réponse et d’une délivrance.
Charles de Saxe

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Re: L'anamnèse    Ven 19 Juin - 14:34

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Les mirettes se posent sur chacun des officiers, recueillant ainsi les approbations au même titre que les silences. Inconscient qui scrute les moindres traces de pensées au travers des traits qui s’affichent sur les quelques visages. Les regards des ex époux se croisent un instant. Le temps d’une seconde, sa mémoire le frappe. Lui relance quelques souvenirs devant les yeux. Mais il reste et restera de marbre malgré son léger bafouillage et malgré les vagues psychiques qui se veulent déstabilisantes. Situation intenable. Détestable. Autant par sa présence que par ce qu’elle déclenche en lui.

À sa droite, une main se lève. La parole donnée du regard et du bout du menton, il pose sa question concernant la durée de la supervision du commissaire. Il serre la mâchoire. Les tempes se contractent. Pantomime légère et usuelle lorsque l’homme juge de l’inutilité d’une question ou une d’une information. En quoi la durée de l’absence allait-elle affecté la mission ? Si le travail d’un seul officier venait à décliner ou à changer de leurs habitudes, cela aurait certaines répercutions les impliquant. Le rapport serait cinglant et les sanctions tenues. Mais Charles inspire, se donne une seconde avant de répondre afin d’apporter un éclaircissement autour de sa direction momentanée : Tout dépendra de la durée de l’absence de Joffroy. répondit-il, se dédouanant par la même occasion de toute responsabilité dans la cause et la durée de sa supervision concernant cet absentéisme ainsi que toute autre information sur ce sujet. Quoi qu’il en soit, l’ordre de remplacement fut épinglé sur le tableau même de la mission, afin d’avertir les agents des noms impliqués et de l’avancée de cette dernière. Ainsi, les renseignements qu’on lui avait donnés seraient exposés aux yeux de tous. Parce qu’il n’a rien à cacher et ne se répètera guère. Il a horreur de ça. Bien. Si vous n’avez pas d’autres questions concernant la mission, je vous invite à vous mettre au travail. Premier débriefing dans deux jours. avait-il ajouté en insistant légèrement sur le sujet de la mission, sous-entendant que les interrogations jugées hors-sujet trouveraient un silence en guise de rétorque. Il n’aime pas perdre de temps.

N’ayant visiblement plus de question, certains officiers de la mission se levèrent sous l’invitation du commissaire pour accomplir leur tâche, pendant que d’autres commencèrent à discuter pour se répartir quelques zones de surveillance. Les mains jointes dans le dos, il prit du recul afin de libérer la vue sur le support de liège. Jetant un coup d’œil furtif à sa montre, l’heure du déjeuner allait sonner d’ici quelques minutes. La ponctualité. Les mirettes se levant alors sur la silhouette d’Hélène, il se questionna. Prisonnier de sa nostalgie et épris de ces instants passés personnifiés, c’est la courtoisie qui guide ses lippes. Un pas vers elle. Hélène ? Je vais déjeuner avec Sarrant et Beaufort. Veux-tu te joindre à nous ? C’est à mon tour de régaler aujourd’hui. lui demanda-t-il en tout bien tout honneur. La compagnie de ces amis-collègues communs pourrait certainement être un soutien non négligeable et cet instant de partage autour d’un bon repas, pourrait s’avérer être agréable après tout. Peut-être pas “ comme au bon vieux temps ” mais néanmoins, un premier pas vers un apaisement.


Hélène Martel

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Re: L'anamnèse    Mer 24 Juin - 17:45


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@charles de saxe & hélène martel

La réponse qu’on lui avait fournie ne la satisfaisait de toute évidence pas. “Tout dépendra” ne répondait pas à son désir de se détacher le plus vite possible de cette situation, prise entre les étaux d’un passé qu’elle pensait avoir rangé. Entre la Quaere et Charles, “mademoiselle” Martel savait qu’elle étoufferait si elle restait trop longtemps sans rien faire ; au fond, si la colère ne jouait pas déjà le rôle du masque, elle se serait presque sentie suffoquer. Mais les indications se faisaient des ordres et on ne discutait pas avec les ordres. Ici, elle devait se contenter d’accepter, par obéissance ou par résignation, tout ce qui venait d’en haut. Sa place d’officière, elle l’avait aussi quelque peu cherchée ; elle devait se soumettre au retour de bâton que cette place impliquait. Insatisfaite, mécontente de cet inconfort qui risquait de se répéter ad nauseam jusqu’à la fin de la mission, Hélène quitta son ex-mari des yeux le temps de ravaler son amertume et de décomposer son air qui grimaçait depuis plusieurs secondes. Quelques instructions furent à nouveau dictées ; un silence de plomb vint leur donner raison et finalement, la date butoir de “deux jours” fut instaurée pour rejouer la scène. Cette fois-ci, au moins, Hélène serait prête ; elle prit une grande inspiration avant de suivre le mouvement de ses collègues qui se levaient pour quitter la pièce.

Tandis qu’elle se dirigeait vers la porte, elle espéra passer discrètement près de celui vers qui toute son énergie s’était tournée, alors qu’elle l’écoutait avec étonnement et irritation. À chaque pas qu’elle faisait pour se rapprocher de lui et donc de la sortie, elle contrôlait un peu plus sa respiration et vidait un peu plus son regard de l’animosité qui l’enflammait il n’y a pas cinq minutes. Le frôlant, elle retint son souffle ; évidemment, il l’interpella. Alors qu’il faisait un pas vers elle, elle ne bougea pas et ne tourna que sa tête pour fixer à nouveau ses yeux bleus sur ceux, bleus eux aussi, de Charles. Depuis combien de temps ne s’étaient-ils pas retrouvés, face à face et interdits ? Hélène n’osa trop y penser. De près, elle se rendit compte qu’il avait vieilli, comme elle, mais que leur différence d’âge semblait creuser un peu plus son sillon sur les traits du commissaire que sur les siens. Malgré l’air imperturbable qu’il affichait, il semblait hésitant et sa demande avait été formulée avec une légère vacillation. Hélène connaissait assez Charles pour savoir que ce flottement valait pour un grand doute, et, sans rien y paraître, elle se sentit soulagée de ne pas être la seule à se trouver profondément retournée par cette rencontre. Faisant désormais entièrement face à son interlocuteur, elle répondit, non sans ironie : “Désolée commissaire, je crains ne pas pouvoir me joindre à vous. Comme vous l’avez si bien rappelé, notre mission appelle à une implication sans faille et je ne voudrais pas perdre mon temps.” De toute évidence, elle se délectait de pouvoir refuser l’invitation de cet homme que personne d’autre qu’elle aurait ainsi raillé. En même temps, elle ne se voyait pas réagir d’une autre manière ; de façon bien navrante, elle ne pouvait se détacher de sa colère. Elle ajouta, d'un ton un peu plus désinvolte et en haussant légèrement les épaules : “Et je n’ai jamais vraiment aimé Beaufort.” Délaissant cette attitude que Charles n’aurait pas manqué de décrire comme puérile, elle se résolut à prendre un air plus sérieux et plus ferme. Autour d’eux, la salle était presque vide ; dans quelques minutes, ils ne seraient plus que deux. Le silence entre eux deviendrait bien vite insupportable et Hélène se sentirait bientôt trop fatiguée pour soutenir un affrontement. D’une voix plus douce et intéressée, elle voulut sonder celui qui posait habituellement les questions : “Que cherches-tu à faire, Charles ? Que signifie tout ça ?
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