il fait tout le temps nuit sur toi { BONNIE & SOLAL

Le chant des loups à l’heure noire.
Minuit moins dix, crime qui se répand dans la ville qui ne dort pas.
Drapé de ténèbres, je m’approche pas à pas.
Habillé d’ombres malaisantes.
Costume d’apparat pour une proche proie.
Je m’engouffre à sa suite.
Blondeur indécente.
Qui m’étourdit toujours.
Soleil fuligineux.
Les talons qui claquent, plus vite, plus loin.
Lune cachée ce soir.
Les nuages persistants, la froideur coupante.
Le col qu’on retrousse, les canines dehors.
Les pulsions grandissantes.
La terreur que j’insuffle me galvanise.
Ivre de toi, chérie.
Dès le premier regard.
J’ai cru revoir Ophélie, mon Ophélie.
Ce petit air arrogant.
Ce tact qui décape.
On s’est seulement croisés.
Salués poliment.
Bonnie si je me rappelle bien.
On a dû nous présenter, en coup de vent.
Je n’écoutais pas, mon regard posé sur toi, insistant.
Tu n’imaginais pas…et moi non plus.
L’effet philtre d’amour.
L’effet papillon.
Un battement de cils et c’était fini.
J’ai succombé.
Comme on s’abandonne à des tentations sucrées, de luxure.
J’aimerais boire au calice de tes lèvres trop rouges.
Nectar de folie douce.
Je me fais des romans et des concerts dans mon crâne.
Je te suis, furtif, mais je laisse des indices.
Je remue la terre, j’exhume un souffle cannibale.
Elle se met à accélérer.
Diable, je ne veux pas la perdre de vue.
Je cours à sa suite.
Bientôt à hauteur.
J’ausculte ses omoplates, sa peur délicate.
Fleur qui se fane, toute à moi.
Rompu à l’exercice, je pourrais surgir dans son dos.
L’abattre d’un seul coup.
Croquer le fruit interdit.
Véloce à s’y méprendre.
Je suis le canidé, tu es la cible de mes crocs.
L’adrénaline pulse dans mes veines.
J’ai chaud, j’ai froid, je désire, je me meurs.
La pression m’enserre, me comprime les poumons.
Elle se réfugie dans la cabine d’un funiculaire.
Elle pense pouvoir m’échapper ?
Je la coince, me dévoile presque.
Elle est si proche maintenant que je sens son parfum enivrant.
Prête à être capturée.
Prête à se jeter dans la gueule du loup.

Il fait tout le temps nuit sur toi

Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ?
Qu'est-ce que ça veut dire la vie sans toi ?
Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien ? Du vide ?
de la nuit, des choses de ciel, du réconfort ?
"Mathias Malzieu."

@Solal Rousseau & @Bonnie Thellier

Minuit approche, à pas de loup, sous la couverture lunaire. Nébuleuse, Bonnie, elle s’enlace dans la nuit, refermant la porte derrière elle, talon pointu sur le marbre sale de Paris. Il est  tard, il fait froid, et ce simple châle, loin d’être suffisant pour repousser les crocs des frissons. Rêvant d’une boisson chaude, de rentrer dans l’antre adoré, Bonnie, elle se presse dans les dédales de Montmartre, loin d’instaurer le calme et la paisibilité.

Un nom de plus sur sa liste. Un indice, écrit à l’encre de Chine, qui se dévoile dans l’essence de la vengeance. Pas très nettes, ses dernières heures étaient loin d’être rassurantes, quand la voix du borgne informe d’un ton grésillant. On lui avait parlé d’un certain Viktor, une connaissance d’une connaissance. Des murmures dans les hautes classes, dans l’ordre du mercure. Il avait les informations désirées, en échange de quelques bijoux de fortunes. Alors, la quête avançait, l’enquête prenant forme sous les fins doigts de l’inspectrice novice. Mais, se rendre dans un tel endroit, n’a rien de rassurant, pour la jolie blonde, et en sortir, est encore pire.  

Le pas pressant, se faisant petite dans l’ombre, minuscule dans les bas-fonds. Elle voulait sortir d’ici Bonnie, les on-dit de ces lieux, résonnaient dans les tympans, à l’imagination débordante. Trafiquants d’organes aux chasseurs à gages, des blessés de guerre aux drogués sur le pavé, rien qui ne fasse naître l’aplomb et le courage dans le coeur de la douce.  Alors, elle enchaîne les foulées, respiration saccadée.

Une ombre, juste une silhouette dans le coin, au carrefour de la peur. Quelques minutes, quelques minutes qui paraissent une éternité, qu’elle l’avait remarqué. Mordant l’échine glaciale, les frissons parcourent sa peau pâle, translucide de peur. L’épouvante affole, et la lâcheté terrifie. Elle n’est pas courageuse Bonnie, surtout quand elle entend ces pas se rapprocher d’elle. Vive allure, précipitation, au point de se prendre les bottes sur le trottoir. Elle se rattrape de justesse, mais ton souffle se fait sentir, dans le noir, comme celui d’un animal affamé. Elle ne peut se douter, Bonnie, que c’est toi. Celui qu’elle pensait la main sur le coeur, au regard ravageur. Celui qu’elle voyait aux côtés d’Edith, confiance de mise. Non, elle ne se doute pas.

Alors, une bifurcation, puis deux, espérant séparer un peu plus cette distance cauchemardesque entre toi et elle. Elle s’engouffre dans une cabine, une de celles abandonnées, stagnante dans la crasse des faubourgs. Tout est sombre, tout est morne. Personne, personne entre le loup et l’agneau, offrant la tendre peau aux crocs du ravisseur. Montmartre et ses tréfonds, dans le coeur de la nuit, quand minuit va sonner, l’enfant se tait.

Elle s’agenouille, glissant ses bras autour de ses jambes, enfouissant sa chevelure dorée dans ce qu’il reste de sa témérité. Se pensant invisible, espérant t’avoir semé dans ce cul-de-sac, ressemblant plus à un tombeau qu’à une échappatoire. Quelques diamants glissent sur ses joues, retenant un sanglot dans un silence, contrôlé par la peur, par l’orage que cette fugace escapade avait provoqué.  

J’ai du mal à me retenir.
Des frémissements incontrôlés.
Le long de ma colonne vertébrale.
Tous mes membres sur le qui-vive.
L’appétissante créature.
Chétive, à croquer.
Que je vois déjà me suppliant de l’épargner.
Petit glapissement de souris.
La nuit se referme sur toi.
Mes mains d’albâtre aussi.
Qui ouvrent les grilles.
La chair à vif.
J’ai trop faim de toi.
Lapine à débusquer.
Qui s’est frayée un chemin jusque dans une cabine.
Forteresse de métal, cage en apparence.
Elle s’y est enfermée toute seule.
Je n’ai presque pas à me salir les pattes.
Elle me facilite mon labeur.
Elle se donne en spectacle, en pâté pour prédateur.
Les ombres s’ajustent.
Je la vois parfaitement, recroquevillée.
Regard nyctalope.
Elle est à bout de souffle.
Je sens sa respiration saccadée.
Le pouls qui se rompt.
Tu es à moi.
Sourire licencieux.
Je dois faire quelque chose pour m’emparer d’elle.
J’adopte une respiration normale.
J’ai de l’endurance paraît-il.
Un murmure avenant franchit mes lèvres de truand.
- Bonnie, c’est vous ?
Ton innocent, blanc comme neige.
La pureté incarnée.
Saint jusqu’au bout des ongles.
Mais l'auréole entachée par le vice.
Je me convaincs aisément.
La capture n’en est que plus jouissive.
Jouer un jeu pervers.
Une roulotte russe.
Je lui tends ma main salvatrice.
Le sauvetage du coupable.
Suspect numéro un.
Qui se déculpabilise en un instant.
Rideau qui se lève.
Que va-t-elle faire ?
Me renvoyer poliment ?
M’agresser de mots piquants ?
Ou trouver refuge chez son agresseur ?
En deux secondes, le loup est devenu agneau.
Je déguise ma voix, je la blanchis elle aussi.
Pour qu’elle paraisse chaleureuse.
- Que…que faisiez-vous là, à une heure si…si tardive ?
Elle pourrait dire de même me concernant.
Je sors simplement les formalités d’usage.
La victoire est mienne.
Je me drape de bonté.
Je ne suis que le monstre de son imaginaire.
Le croque-mitaine de son cauchemar éveillé.

Il fait tout le temps nuit sur toi

Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ?
Qu'est-ce que ça veut dire la vie sans toi ?
Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien ? Du vide ?
de la nuit, des choses de ciel, du réconfort ?
"Mathias Malzieu."

@Solal Rousseau & @Bonnie Thellier

Bonnie, c’est la peur qui l’a emmenée là. Gamine se pensant audacieuse, se sachant brave. Mais au parvis de la surprise, à l’agora des épouvantes, le bas ventre terrifie, les pupilles tremblent, écorchure fantomatique. Se sentir seule, peut être n’était ce qu’à cause de ça. Se savoir, que dorénavant, elle était seule, livrée à elle même, que maintenant, il n’y avait plus personne pour la protéger. Alors, cette faiblesse renaît, cendres incandescentes, sous la respiration forte, que le brasier s’embrase. Elle se conforte dans cet état, muette de sentiments, inerte de résistance. Laissant la gamine devant, l’adulte derrière, laissant l’imagination se déboire dans des films horrifiques. Engrenage qui gagne du terrain, psychose qui s'emmêle à la réalité.

Une respiration, puis deux, reprendre conscience, calmer la chamade qui tyrannise son coeur, dont le pouls n’ose se calmer. Regard embrumé, caler sur ses pieds. Chevelure qui longe ses traits, elle n’est qu’une petite forme au fond de cette cabine, de noir vêtu, quand la nuit lui tombe dessus. Il fait nuit sur toi, Bonnie, une nuit profonde, une nuit amère. Les pas cessent. Le silence l’engloutit, à peine voilé par son souffle apeuré et les grincements métalliques de la loge de fortune. Elle n’était pas chez elle, Bonnie, pas dans son cocon, pas dans sa boutique, là où elle se sentait bien. Il se peut, il y a une infime possibilité, que depuis le drame, Bonnie, a développée une certaine appréhension au monde qui l’entoure. Chose qu’elle réussit à bien garder, dans un quotidien rythmé d’habitudes automatisées. Mais, là, maintenant, cette situation décuplait ce sentiment.  Cette nuit, n’était qu’une confirmation de cette petite crainte qui avait grandi en elle depuis ces quelques années. Cette réaction, était le résultat de ce problème qu’elle ne voulait régler.

Mais tu arrivas, preux chevalier sur son destrier nocturne. Ce regard, doux, celui dans lequel elle s’était osée se réconforter, quelques secondes, quelques instants. Une tournure de phrase, un fin sourire, rien de bien sérieux, assez ridicule, pour une jeune fille pleine d’aplomb. Mais sortant de nulle part, alors qu’elle pensait son loup lui asséner le coup fatal, qu’elle pensait son assaillant victorieux, ta voix cassa le chao. Un simple “Bonnie”, une palabre doucereuse, surprenante, anodine. Comme si la terre tournait normalement, comme si le présent ne s’était pas arrêté dans ses yeux. L’agneau, rentrer dans la cabine, main tendue. Elle releva le visage, Bonnie, alarmée et à la fois rassurée. Ce n’était que toi, protecteur de la nuit, dont la cape était invisible.


“So…. Solal ? C’est… C’est bien vous?”  

Il fait noir sur vous, les ombres se dessinent au clair de lune, l’obscurité assaille tes traits, elle ne te distingue pas encore bien. Elle ne réalise pas, ça ne lui vient pas directement en tête, qu’elle peut souffler. Que tu es là, maintenant, qu’il n’y a personne d’autre que toi, maintenant. Les iris tremblent, la voix s’accroche aux mots, l’espoir se défait peu à peu, encerclant son âme petit à petit. Alors, sans une once de réflexion, c’est à ton cou qu’elle se jette, Bonnie, les larmes encore chaudes sur sa peau trop pâle. Peut-être n’était-ce que le fruit de son imagination, peut-être avait-elle tout inventé, que ce n’était que le démon de son inconscient ?  Elle ne savait plus, elle était perdue, mais cette fois, dans tes bras.


“Je… je ne sais pas… Solal.. Il y avait quelqu’un… On m’a suivi jusqu’ici… J’ai.. J’ai peur, monsieur Rousseau.. “  

Elle l’avoue, elle le crache entre ses lèvres, que ça lui bouffait le ventre. Le réconfort, elle se serait jetée dedans, dans la moindre chose qui aurait pu paraître familière. Et là, c’était toi, la cerise sur le gâteau, tombant à pic dans cette situation rocambolesque. La chaleur de ta peau, sans ton consentement, elle ne s’était même pas posé la question, sur ce coup-là, elle l’avait fait, instinctivement. Laissant le soulagement se fondre dans ton encolure. Mais une seconde, une seconde de rationalité suffit à se poser la question. Elle se recula d’un pas, plongeant ses pupilles encore tremblantes dans les tiennes.

“Et… Et vous? Qui… Que faites-vous là ?”

Si elle savait Bonnie, si seulement elle se rendait compte de cette vérité qui pendait au nez.

La terreur consumée.
Les affres de la peur derrière elle.
La voilà, sur un plateau d’argent.
Offerte à mes regards crus.
Terre bénie.
Oh Bonnie.
Ses bras qui m’enserrent.
Factice rédemption.
Victorieuse accolade.
Le vice me brûle les doigts.
Son odeur me donne des frissons.
Je m’y complais.
Je perds un peu la tête, mes sens en pagaille.
Les aiguilles tournoient sur le cadran.
Décidément, elle me fait un effet sournois.
Ma duplicité bien cachée derrière mes sourires réconfortants.
- Je suis là…pour vous.
Vous n'avez plus rien à craindre.
Toujours des sous-entendus, une double interprétation.
Rien que des mots, pas des plus anodins.
- Je vous…ai suivie.
L'air contrit.
Un peu de vérité pour mieux déguiser le mensonge éhonté.
- Je me suis inquiété.
Je finissais une livraison tardive qui se trouvait à l'autre bout de la ville.
Et…lorsque je vous ai croisée…
Je me suis senti obligé de veiller sur vos arrières…
Je…ai-je mal fait ?
Pas l’ombre d’un remords.
Pas l’ombre d’un doute.
J’incarne mon rôle dans les plus parfaits détails.
Je ne raisonne plus, je suis.
Pas besoin de penser mes répliques.
Elles me viennent naturellement.
Je joue la comédie comme je respire.
C’est un don.
- Puis-je…vous…vous proposer de venir vous réchauffer…
Dans mon humble…logis ?
Je n’habite pas très loin…
Regard évasif, rien ne la force.
Mais pourrait-elle refuser de rembourser sa dette envers son sauveur ?
Je ne veux pas la kidnapper…je veux qu’elle vienne à moi.
De son plein gré.
Au fond d’elle-même, n’a-t-elle donc pas découvert l’imposture ?
L’évidence qu’elle voile en conscience ?
Elle voit le loup face à elle et n’agit pas en conséquence.
C’est donc qu’elle consent ?
Manipulation inhumaine.
Caprice du destin.
Même dans la nuit, tu es belle, ma chère Bonnie.
Rayon de lune sur toi.
Je remets délicatement une mèche de cheveux derrière ton oreille.
Un sursaut d'empathie.
Ou un délire psychopathe.
La nuit t’avale.
Ne te recrachera pas.
Dieu m’est témoin.

Il fait tout le temps nuit sur toi

Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ?
Qu'est-ce que ça veut dire la vie sans toi ?
Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien ? Du vide ?
de la nuit, des choses de ciel, du réconfort ?
"Mathias Malzieu."

@Solal Rousseau & @Bonnie Thellier

La nuit s’étend, la nuit cajole, à travers les murs froids de la ville, Paris montre enfin ses crocs, dévoile le vrai visage de la capitale. Quand l’on pense à Paris, quand l’on s’imagine la belle, à travers les yeux des voyageurs, on y voit du rose, de l’amour sur les ponts, des odeurs gourmandes qui s’échappent des cheminées. On y voit tous les possibles, des opportunités, une vie meilleure, une vie rêvée. Alors que ces étoiles brillent par façade, le voile tombe, le masque s’abat dans la pâleur de la lune, et les vices remontent à la surface, pour réveiller Paris, de sa noirceur d’antan. Et Bonnie, elle l’avait presque oublié.

Un pas en arrière, pour mieux y discerner ton visage, pour mieux détailler tes traits, à travers les pupilles encore humides. Elle pourrait boire tes mots, te croire sur parole, même si tu lui racontais la plus absurde des raisons. Juste, car tu es-là. Juste, car ton parfum couvre la crasse du funiculaire. Juste, car tu as pris le temps, pour elle, là où elle était vulnérable. Ravalant un sanglot, elle glisse, à demi mesure.

“Me.. Me protéger ? Il .. Il ne fallait pas vous déranger pour moi, Solal…”
Même si les battements de son coeur insufflaient le contraire.

“Mais.. Mais, merci. Sans vous, je ne sais pas ce qui me serait arrivé..”
Le pire, le meilleur. Les scénarios se choquent et s’entrechoquent, pour laisser le clap de fin entre tes mains. Car, elle y était Bonnie, entre tes mains. Frêle et sauvage. Facile et atteignable. Sans même ne s’en rendre compte, elle s’était offerte, aux canines aiguisées.

La pression, elle redescendit, lourdement de ses épaules, soulageant les cervicales, libérant les poumons, elle pouvait enfin respirer, Bonnie. Et c’est ce qu’elle fit. Une grande bouffée d’air frais, éclaircir les idées, prendre possession de la situation. Mais tout s’agita, elle cogita. Etait-ce toi, qui la suivais ? Ou cette aura menaçante venait d’une tierce personne que tu aurais fait fuir à ton tour? Elle ne comprenait pas vraiment, mais ne voulait pas le faire. Cela en était trop pour cette nuit. Se ravisant à chercher de raison, elle finit par acquiescer à ta dernière phrase. Si l’hésitation vacilla dans sa voix quelques secondes, C’est convaincue qu’elle te glissa un peu plus sûre d’elle.

“Et bien, comment dire non, à mon sauveur d’une nuit ?”

Ajustant un peu plus le léger châle sur ses épaules, les bras nus s’enveloppant autour de l’un et de l’autre, tout en continuant.

“Et je ne dirais pas non à une bonne boisson chaude. Je… Je suis un peu déboussolée.”
Gamine perdue, gamine égarée. Quand un fin sourire vint contraster les vagues scintillantes dans ses yeux. Elle ne voulait plus y penser, à cette peur qui lui avait bouffé le ventre, qui l’avait paralysé face au monde, face à elle. Incapable, inerte. Mais tu étais venu, briser la bête pour la ramener peu à peu à la réalité. Alors, comment, ne pourrait-elle pas te faire confiance, pour quelques heures de plus ?