LAMES-SŒUR

caractère ◇ l'arrogance de la liberté. celle qu'on retrouve, trouve en arrivant dans un pays qui sait rien d'qui on est. s'inventer un soi qui n'existait pas, se réinventer le soi qu'on a toujours fantasmé. mythomane habile des bons mots et des beaux bobards, manipulatrice se raconte par le plaisir d'être celle qu'elle veut être plutôt que par goût des manigances. c'te bonne vivante qu'elle est, à aimer les plaisirs, le plaisir, le goût de la chair et celui du sang. menteuse qui se vante marraine de la pègre quand elle est que femme de ; émissaire qui perd de son innocence à mesure qu'on remplace les souvenirs par des inventions. les mensonges deviennent la nouvelle réalité d'une vie qu'on modèle à l'image de rêves. grenouille se cherche bœuf.
place en société ◇ l'est née merde. paumée dans les quartiers pauvres d'la ville, où le tout jeune yakuza est tombée amoureux de sa pute. une histoire comme on en fait dans les livres, sauf que l'amour l'est plus fort d'un côté que de l'autre. l'horizontale voit la survie plus que la tendresse, parce que quand on nage dans la merde le plus pitoyable des radeaux peut mener à la terre ferme. puis l'en est bien la preuve. parce que pègre ça veut dire privilèges, yakuza ça veut dire la noblesse des immondices. rois et reines des raclures. alors l'est habituée à faire partie de la haute sphère, seulement ici l'a moins de vautours au-dessus de la tête. peut-être seulement des requins autour d'elle.

réputation ◇ s'donne l'image qu'est pas reflet de celle du pays. ici l'a le menton bien haut parce que y'a pas d'mari pour le lever plus haut. elle s'est trouvé un charisme qu'elle pensait éteint depuis l'temps des trottoirs, maintenant qu'elle les savate comme la reine qu'elle est. on s'méfie d'elle parce que les mots s'échangent et qu'on ose pas demander si c'est des conneries ou la plus pure des vérités. alors en attendant d'voir une preuve on garde les yeux sur la main qui tient l'éventail parce qu'il s'en dit des choses, sur c'te bout de vent.

lieu(x) fréquenté(s) ◇ crèche dans une belle suite d'hôtel qu'elle fréquente finalement peu tellement l'est foutue dans l'tout paris. fait traîner les geta là où le vent la porte, surtout dans les beaux appartements des riches copines, puis sûrement qu'elle finira par fouler l'sol poisseux des faubourgs à la recherche de contrats à honorer. l'jour où les vantardises deviendront expérience, où les mensonges deviendront faits.

journée type ◇ journée typique c'est seulement elle qui fait c'qu'on attend pas d'elle. oublier de mener à bien la mission qu'on lui a confiée, diplomatie vaurienne qu'elle procrastine. la constante c'est de s'entraîner au tessen jutsu et d'se remercier une fois par jour. pour avoir le courage de désobéir un peu plus chaque jour, quand bien même y'a les kilomètres qui séparent. elle erre dans paris à la recherche de ce qu'elle pensait pas chercher, de ce qu'elle ne sait pas chercher. on découvre et on s'émerveille devant la sensation d'faire peur quand les lames de l'éventail se laissent deviner par l'œil de la plèbe aux oreilles dressées. on prend plaisir à vivre une vie qui nous est pas destinée, une vie qu'on s'est inventée.

rapport au vif argent ◇ rapport qu'elle devrait avoir. l'objet du voyage, de l'émigration, de la rente mensuelle qui lui est envoyée pour s'payer le faste à la parisienne. progrès qu'elle doit permettre aux yakuzas d'obtenir, clan-famille qu'elle doit faire profiter de c'que les parigots font de mieux. s'en branle pour de vrai du vif argent, elle, parce que l'seul métal qu'elle veut garder pour elle c'est celui des lames avec lesquelles elle s'évente. veut plus, plus grand, plus profond. veut goûter au sel de la vie, la vraie, la tangible et l'impermaente.

spiritualité ◇ c'est nouveau. maintenant elle croit en elle. en elle seulement.