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 effraction salvatrice (louise)

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Jeanne Laporte

Jeanne Laporte
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Alias : anarya (elle).
Facettes : romane demadières.
Portrait : hafsia herzi (anarya).
Activité : domestique déchue, contrebandière à la petite semaine.
En société : meurtrière hors-la-loi : rebut de la société pour les nantis, héroïne pour ceux qui veulent renverser l'ordre établi.
Besace : un mouchoir brodé par sa mère, un peu de monnaie, quelques objets à faire passer.

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effraction salvatrice (louise)    Dim 30 Aoû - 14:20

Cette fois, Jeanne avait poussé sa chance un peu trop loin. Les journées d’été se rallongeaient mais le couvre-feu, lui, ne s’adaptait pas aux aléas des saisons. La jeune femme pesta contre son manque d’attention. Mais depuis qu’elle était constamment suivie par ce garçon qui hurlait son nom à tout bout de champ, Jeanne ne faisait que détours sur détours pour lui échapper et, surtout, échapper aux potentiels contrôles de la maréchaussée qu’il ne manquerait pas de lui mettre sur le dos si ses cris incessants leur parvenaient aux oreilles. Et en cette fin de journée d’été, Jeanne s’était persuadée qu’elle avait réussi une fois de plus à le semer. Grossière erreur ! Alors qu’elle tournait au coin du ‘Remède de bonne femme’, le garçon réapparut. Dans le smog doré du soleil couchant, Jeanne n’était pas capable de distinguer la teneur du sourire qui s’était plaqué sur son visage à sa vision. Rictus mesquin ou véritable joie ? Elle n’avait résolument aucune envie de le savoir et prit tout de suite à droite après la boutique apothicaire. Au même moment résonna la cloche annonçant le couvre-feu. « Zut ! » Elle n’avait clairement pas le temps de rejoindre sa planque du moment, elle s’était beaucoup trop éloignée. Jeanne, qui sentait la panique affluer, jeta des regards de gauche à droite, cherchant quelque abri. Derrière elle, le garçon ne tarderait pas à apparaître, elle n’avait plus le temps.

Il y avait une fenêtre. Ouverte. Ce n’était qu’une nouvelle mauvaise idée de plus mais il y avait désormais trop de peur dans l’esprit de Jeanne pour ne pas sauter sur cette occasion. Sans même savoir ce qu’il l’attendait dans cette antre grande ouverte. Sans réfléchir, Jeanne s’appuya sur le rebord de la fenêtre, l’enjamba et, aussitôt passée sa deuxième jambe, se laissa choir en tirant derrière elle le rideau. Bien maigre protection, mais sans doute moins visible de claquer la fenêtre et, surtout, une façon inconsciente de se laisser la sortie possible si ce qu’elle découvrait à l’intérieur était pire que dehors… Mais coup de chance, la pièce dans laquelle elle venait de pénétrait était vide. En tous cas vide de présence humaine, car la pièce ressemblait à priori à un bureau. Mais, pour le moment, quelque peu rassurée de ne croiser personne dans ce refuge improvisé, l’attention de Jeanne restait concentrée sur la rue. Car elle n’envisageait sûrement pas de rester ici…le propriétaire des lieux pouvait revenir à tout moment ! Et quand bien même le couvre-feu était déclaré, elle avait probablement plus de chance de trouver un lieu véritablement abandonné où se réfugier en retentant sa chance à l’extétieur. Il suffisait simplement d’attendre que son suiveur s’éloigne suffisamment. Et pour le moment, les battements de son cœur qui résonnaient jusqu’à ses tempes l’empêchaient de prendre la mesure des bruits de l’extérieur…comme de l’intérieur…
Louise Favager

Louise Favager
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Activité : Psychiatre par vocation. Fortifier les fragilisés, les ébranlés ou les chancelants. Auditrice, collaboratrice ou assistante ; elle observe, écoute, examine, reformule. C’est sa fortune, son ouvrage : guider les émus, les inquiétés, les surexcités, les déchirés ou les ivres. Passionnée par l’engrenage des encéphales, elle cherche et spécule pour parvenir à concevoir ce qui chemine au cœur des ramifications nerveuses de chacun – car le smog, mes bons amis, n’est parfois pas dans le ciel.
En société : Eclairée pour certains, charlatan pour d’autres. Episodiquement ingénue ou au contraire tout à fait impassible. Louise est difficile à cerner, qui est-elle vraiment au fond ? Le sait-elle elle-même ? Respectée par ses clients et confrères, elle reste au demeurant discrète et en retrait. Il serait fâcheux de mettre en lumière ses propres problématiques.
Organisation(s) : Orme
Besace : Un carnet de note couvert d'une housse en cuir marron usé, si ouvert, rempli d'observations écrites en patte de mouche à l'encre noire. Le stylo utilisé est accroché par l’embout à la côte du carnet. Divers livres avec des annotations et des pliures à certaines pages, mais également quelques seringues et un flacon à peine entamé de pypthur…

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Re: effraction salvatrice (louise)    Lun 31 Aoû - 23:21

Effraction salvatrice

@jeanne laporte

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Ce soir, Louise resta un peu plus tard que d’ordinaire à l’Hôtel-Empire. Certains patients avaient été plus dur que d’autres aujourd’hui et la fatigue émotionnelle l’avait sûrement fragilisée. Avant de quitter la salle de consultation qui lui était réservé, elle s’approcha de la bibliothèque pour remettre en place quelques livres qui s’étaient affaissés. « Voilà qui est mieux » pensa-t-elle en faisant demi tout, balayant la pièce d’un dernier regard. De nouveau, la bibliothèque – ou plutôt un livre un peu trop sur le bord de l’étagère, qui pourrait à tout moment basculer dans le vide suscita une œillade. Elle s’approcha de nouveau pour reculer consciencieusement chaque rangée de livres. « Parfait, il est temps d’y aller ». Mais ce fut sans compter sur la fine pellicule de poussière qu’elle remarqua sur ladite étagère qui souleva encore une fois son attention. Elle sortit un mouchoir en tissu de la poche de son pantalon pour nettoyer la surface d’un vif coup de main. « Là. C’est le moment de partir maintenant ». Louise sentait une certaine nervosité croître en elle, comme un besoin physique de nettoyer toutes les étagères, question d'équilibre. Une force qui la contraignait à rester dans cette salle pour la nettoyer de fond en comble, jusqu'à s'agacer d’un crayon négligemment posé sur son bureau tandis que tous ses semblables étaient bien disposés dans le pot destiné à cet usage. Elle sentait qu’une crise se préparait, il fallait donc qu’elle prenne ses dispositions. Elle enfila avec hâte son long manteau noir, et se dirigeait maintenant vers la sortie de la salle de consultation. Quelques secondes à peine après avoir fermé la porte et vérifié qu’elle était bien verrouillée, Louise s’arrêta : « La porte est-elle bien fermée ? », la jeune femme savait que oui, et cela ne l’agaça que davantage. Et sans pouvoir y faire quoi que ce soit, elle fit de nouveau demi-tour pour s’assurer que l’on ne pouvait pas ouvrir la porte. Elle se saisit de la poignée qu’elle rabaissa à plusieurs reprises en forçant encore un peu plus à chaque fois. Son acharnement pris fin lorsque le bouton de porte céda, elle le regarda un moment, impuissante, les yeux humides et réalisant que cette fois-ci elle n’avait vraisemblablement plus le contrôle.  

Les infirmières n’étaient plus là à cette heure-ci. Il ne devait rester que moins d’une dizaine de personne à l’hôpital, c’est ainsi que Louise marcha à grand pas vers la salle communes où les patients présents en journée, rejoignaient leur dortoirs respectifs l’heure du couvre-feu venue. Louise connaissant la salle commune par cœur, n’eut pas besoin d’allumer la lumière une fois la porte passée. Elle se dirigea rapidement vers le meuble de chevet du premier lit, ouvrit le tiroir et se saisit des quelques fioles de pyphtur qui s’y trouvaient. Dans la précipitation, elle n’eut pas le temps de penser à prendre des seringues avec elle. Louise s’échappa de l’Hôtel-Empire d’un pas pressé, comme si de rien n’était mais toujours alerte qu'on puisse la prendre en flagrant délit. Elle érigea sa bicyclette avec hâte et commença à prendre la direction de ses appartements dans les Faubourgs. Sur le trajet, elle repensait au moment où elle avait brisé cette fichue poignée de porte. Elle s’était sentie comme une machine en roue libre, un engin complètement hors de contrôle et dans l’incapacité de s’arrêter. Pourtant Louise était consciente qu’elle s’acharnait pour rien, que cette porte état belle et bien fermée à clé, mais cela ne l’empêcha en rien de d’exécuter les commandes automatiques et stéréotypées qui lui étaient communiquées par son cerveau en vain. Une fois devant la porte de son appartement, Louise chercha à se saisir des clés en parcourant les poches profondes de son manteau et c’est à cet instant qu’elle réalisa l’absence de seringues. « Zut ! ». Elle ne pouvait décemment pas retourner à l’hôpital à l’approche du couvre-feu, il ne lui restait qu’une seule solution : le cabinet.  Dévalant les marches une à une, elle remonta sur son vélo en direction du Remède de bonne femme alors que la nuit commençait à tomber.

Elle arriva presque en courant devant les lieux, clé en main elle ouvrit brusquement la porte et se précipita vers son le bureau. Elle se vautra presque sur l’un des tiroirs où elle conservait des seringues de fortunes pour les situations d’urgence. Ses mouvements paniqués faisaient qu’elles s’échappaient de ses mains moites et tremblantes. « On ne voit rien là-dedans » soupira-t-elle. Elle alluma un briquet qu’elle sortit furtivement de sa poche de manteau. L’étiquette d’une des fioles s’était malencontreusement accrochée à son briquet avant de chuter sur le tapis, Louise se courba pour la ramasser ce qui laissa entrevoir ce qui était inscrit sur l’étiquette.

« Pyphtur,
propriété des laboratoires
de l’Hôtel-Empire »


C’est en se relevant qu’elle discerna une silhouette accroupie près de sa fenêtre vraisemblablement ouverte. Prise de panique, Louise actionna la lampe à huile de son bureau, tout en échappant la fiole qu’elle vit rouler jusqu’à l’intruse. Une jeune femme à la peau mat, d’environ son âge avec une longue chevelure brune emmêlée tombant sur ses fines épaules haletait en regardant au dehors. Elle n’avait pas l’air de vouloir voler ou de nuire, mais la psychiatre resta malgré tout sur la défensive. Elle prit néanmoins le soin de modérer son ton, puisqu'aussitôt que la jeune femme verrait l’inscription sur la fiole, elle comprendrait aussi quel était le larcin commis par la psychiatre de renom. Evidemment il ne faudrait pas que d’autres qu’elle l’apprenne, aussi fallait-il se montrer fine stratège en n’hurlant pas au voleur.

« Qui êtes-vous ? Et pouvez-vous s’il vous plait m’expliquer ce que vous faites ici ?! »
Jeanne Laporte

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Re: effraction salvatrice (louise)    Dim 6 Sep - 17:34

Jeanne sursauta de terreur quand la lumière éclata d’un seul coup dans la pièce et qu’une voix de femme se fraya un chemin jusqu’à son esprit. Comment… ? Quand… ? Concentrée qu’elle avait été sur l’extérieur, Jeanne n’avait pas remarqué l’arrivée de celle qui était sans doute l’occupante des lieux…ou bien avait-elle été là depuis le début ? Quelle grossière, grossière erreur… Mais que lui avait-il pris de croire qu’une fenêtre ouverte était un bon moyen d’échapper à son suiveur ? Évidemment que personne ne quittait sa maison sans avoir préalablement fermé toutes les issues ! Le « poc » caractéristique d’un objet venant mourir sur la semelle de sa chaussure ramena Jeanne au temps présent et, par réflexe, la jeune femme s’empara du cylindre auquel elle ne jeta qu’un vague coup d’œil. Il ressemblait en tous points à toutes ces fioles de vif argent qu’elle avait transporté avant l’événement qui l’avait mise dans la clandestinité. Cela faisait plusieurs mois maintenant que Jeanne ne transportait plus rien, ou très peu. Elle se rendait encore à Montmartre quand elle avait besoin d’argent mais elle avait tellement peur de se faire prendre désormais qu’elle n’assurait plus les courses que de ceux qui payaient vraiment bien. Avait-elle devant l’une de ces scientifiques un peu folles qui pensaient pouvoir sortir la vie éternelle de cet étrange liquide ?

Mais elle n’avait pas le loisir de réfléchir autant à ces considérations. Elle était entrée par effraction chez quelqu’un qui avait le pouvoir d’appeler la maréchaussée et de lui assurer un avenir entre quatre murs suintants. Ou bien… ? « Je… » Elle n’avait que quelques secondes pour trouver une idée et se sortir de ce mauvais pas. Elle ouvrit alors la main qu’elle avait refermée sur le cylindre et remarqua l’étiquette qui en annonçait le contenu. Pyphtur ? Qu’est-ce que c’était encore que ce truc ? Jeanne fronça les sourcils, remarquant également que cette fiole appartenait à l’un des hôpitaux de Paris. Se pouvait-il que cette femme se soit rendue coupable d’un vol ? Ou bien que des gens comme elle la fournissaient en produits illicites, ou en tous cas volés ? C’était peut-être bien sa carte pour s’assurer de ne pas être livrée aux autorités. Jeanne se redressa, la fiole bien ancrée dans sa main et, avec une assurance qu’elle tenta de se construire, s’adressa à la femme qui lui faisait face. « Je suis désolée d’être entrée chez vous, je…j’essaye de…semer quelqu’un. Si vous me laissez rester chez vous encore quelques minutes, je m’en irai sans faire d’histoires et…je ne dirai rien à propos de ça… » Et elle montra la fiole, coincée entre son pouce et son index. Elle ne fit cependant aucun geste pour la rendre à sa propriétaire. Jeanne était loin d’être une experte en criminalité malgré son travail occasionnel de contrebandière et l’acte répréhensible qui l’avait mise à la rue, mais elle savait qu’on ne révélait pas toutes les cartes de sa main avant de s’assurer des intentions de son adversaire. Voilà un bon moment que Jeanne ne s’était pas sentie aussi terrifiée…
Louise Favager

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Re: effraction salvatrice (louise)    Mer 9 Sep - 10:40


Effraction salvatrice

@jeanne laporte

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Louise vit la jeune importune se saisir du précieux flacon qu’elle avait échappé, celle-ci avait sûrement déjà remarqué l’étiquette du contenant, mauvais présage pour la psychiatre. Alors qu’elle s’apprêtait à prendre la parole, Louise – craignant déjà qu’on ne l’accuse – était suspendue aux lèvres de sa mystérieuse interlocutrice, n’attendant qu’un mot de sa part pour assurer sa propre défense. A défaut de parler, elle balbutia seulement avant qu’une mine interrogative se dessine sur son visage. Elle n’avait pas l’air de connaître le produit, mais elle dû décemment lire qu’il n’appartenait pas à Louise. Quoique… Après tout, Louise était médecin et elle officiait à l'Hôtel-Empire, peut-être aurait-elle pu retourner cela en sa faveur ? Elle réalisa aussitôt la bêtise de cette idée qui ne lui aurait sûrement apporté que plus d’ennuis. Que faire alors, la livrer aux autorités ?!  Outre le fait que Louise devrait expliquer la présence de pyphtur et de seringues ainsi que sa présence au cabinet après le couvre-feu, son invitée avait l’allure d’une fugitive, plus en détresse que dangereuse. Les prisons regorgeaient de détenus et ce dans des conditions déplorables, et Louise qui ne souhaitait infliger cela à quiconque, le souhaita encore moins en voyant sa semblable apeurée chercher ses mots.

Celle-ci eut l’air de retrouver un semblant d’assurance et s’excusa et justifia sa présence par le fait qu’elle tentait de semer quelqu’un. Cela ne semblait pas impossible pour Louise, l’ayant aperçu scruter le dehors non sans une certaine inquiétude. Elle poursuivit, confuse.

« Si vous me laissez rester chez vous encore quelques minutes, je m’en irai sans faire d’histoires et ... je ne dirai rien à propos de ça… »


Elle tenta timidement de faire chanter Louise, plus pour se défendre que pour l’attaquer. C’est à cet instant que Louise réalisa qu’elle avait peut-être été – elle aussi – trop sur la défensive. Elle se tût, ne sachant quoi répondre, se frotta le front et finit par acquiescer.


« Bon… Vous pouvez même rester la nuit si vous voulez, mais il va falloir qu’on discute. »


La jeune femme épouvantée cherchait désespérément un refuge, Louise pouvait lui en offrir un si elle acceptait de lui en dire plus sur qui elle était, et comment en était-elle arrivée à rentrer chez les gens par effraction. La situation n’étant un arrangeante ni pour l’une, ni pour l’autre ; il fallut envisager des compromis. Louise était bien placée pour savoir ce que c’était que fuir en permanence, elle avait elle aussi – dans une moindre mesure – connu l’errance. Ce n’est qu’après avoir intégré un cursus d’étude supérieure qu’elle avait pu stabiliser cette situation. Louise songea alors à une façon de redonner à cette demoiselle une vie « normale », où elle pourrait se permettre d’éviter se mettre en danger ou de multiplier les motifs d’emprisonnement.  Encore fallait-il en savoir plus sur la personne qui se trouvait en face d’elle.

« Commençons par nous présenter, voulez-vous ? Je m’appelle Louise, je suis psychiatre. Et vous êtes… ? »

Louise hésita un instant, si d’aventure son interlocutrice était recherchée où suivie elle aurait très bien pu lui mentir ou ne pas lui divulguer son patronyme. C’est dans cette optique qu’elle précisa son propos.

« Vous êtes en droit de ne pas me dévoiler votre nom, pour une raison qui vous concerne. Mais j’apprécierai que chacune de nous soit tout à fait honnête avec l’autre, si vous acceptez cela peut-être pourrions nous envisager que vous restiez plus longtemps ici. Cela vous évitera de déranger quelqu’un d’autre qui serait peut-être moins conciliant. »

Louise savait que la fin de sa phrase était déplacée, elle n’était pas en position de pouvoir prendre le pas sur son homonyme, puisqu’elle aussi était en tort en l’occurrence. Elle regretta instantanément ce qu’elle venait de dire. Il ne fallait pas la vexer ou la contraindre, ce n’était pas le but puisqu’elle pourrait tout à fait se contenter de vivre sa vie de fugitive, emportant alors avec elle le secret de Louise on ne sait-où et à ce moment là Louise aurait été perdante sur tous les plans. Enfin, ce qui était dit était dit maintenant, il fallait assumer.
Jeanne Laporte

Jeanne Laporte
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Re: effraction salvatrice (louise)    Sam 10 Oct - 15:08

Avec la seule lumière de la lampe de bureau, Jeanne ne parvenait pas à distinguer l’expression de la femme suite à son ultimatum. Mais pour la criminelle, la sueur ressurgissait après les acrobaties qu’elle avait faites pour entrer dans la pièce et son peu de confiance en elle se fissurait lentement. Aussi la réponse de la femme la surprit-elle. Etait-ce donc si facile de faire chanter quelqu’un ? Avait-elle été bien plus convaincante qu’elle ne le pensait ? Son corps se détendit et Jeanne laissa la fiole retomber dans sa paume qu’elle serra pour ne pas la faire tomber. Elle n’était pas encore dupe au point de la poser sur le bureau comme un gage de paix. La proposition était trop belle et Jeanne se contenta seulement d’un vague acquiescement à celle de discuter. Les paroles n’étaient pas son fort. De par sa profession, Jeanne avait appris à manier la retenue, le silence et l’invisibilité. Et s’exprimer dans la maison Metzger avait bien plus de conséquences que dans aucune autre. Elle avait alors cultivé son mutisme avec détermination et bien plus de crainte encore. Désormais, elle attendait que la femme fasse le premier pas de cette discussion. Si cela pouvait lui permettre d’échapper à son poursuivant et de passer une nuit au chaud – Thérèse n’en serait pas surprise, elles avaient beau tenter de passer leurs nuits ensemble, les aléas faisaient que cela devenait de plus en plus compliqué et elles avaient appris à ne pas trop s’inquiéter malgré la menace planante d’une arrestation – Jeanne pouvait faire ce maigre effort.

Une psychiatre ? Jeanne n’avait jamais rencontré beaucoup de médecins et les conversations de Mme Metzger et de ses amies avaient à un moment beaucoup tourné autour de ces docteurs qui étudiaient l’esprit et la folie des hommes. Elles s’étaient beaucoup moqué d’une de leurs connaissances communes qui était victime d’hystérie et était traitée par de tels médecins. Si les psychiatres semblaient s’intéresser aux malades de l’esprit, ils auraient eu assurément fort à faire avec son ancienne patronne ! Et peut-être même avec elle…n’était-ce pas la folie qui l’avait incitée à commettre cet acte terrible qui la rongeait ? Jeanne sentit à nouveau ce coup de chaud monter en elle, ce tourbillon de pensées qui la menaient inlassablement à cette conclusion pernicieuse qu’elle n’avait plus toute sa tête. La tirade de Louise, qu’elle n’avait écoutée que d’une oreille, la ramena dans l’instant présent. Jeanne hocha la tête comme un réflexe, habituée qu’elle était à recevoir des ordres et à y obéir sans broncher.

« Je m’appelle Jeanne. » Elle ne donna en revanche pas son nom de famille puisque Louise ne l’avait pas fait non plus. « Et vous avez raison, merci de votre…hospitalité. » Qui n’en était pas encore réellement une mais la psychiatre n’avait pas tort, Jeanne aurait sans doute été virée à coup de balai – dans le meilleur des cas – dans n’importe quelle autre habitation. En signe de bonne foi, et puisque Louise avait parlé d’honnêteté, Jeanne s’avança devant le bureau où elle déposa avec délicatesse la fiole sur le bureau avant de refaire deux pas en arrière. « Est-ce que vous l’avez volée ? » demanda-t-elle avec plus de courage qu’elle ne s’en connaissait. « Vous savez, il est possible d’en trouver qui ne porte pas d’étiquettes, qui ne vous mettrait pas en cause si d’autres venaient à découvrir ce flacon chez vous… » Jeanne fut surprise par son audace et cette facilité à évoquer le marché noir, elle qui ne parlait jamais de son occupation clandestine. Cette nuit promettait d’être encore plus surprenante qu’elle ne l’était déjà…
Louise Favager

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Re: effraction salvatrice (louise)    Mer 14 Oct - 17:27

Effraction salvatrice

@jeanne laporte

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Louise observa un instant son invitée, visiblement encore sous le choc et encore sous la défensive. Elle la vit serrer la fiole dans sa paume, sans rien dire. Louise expira, constatant que l’intruse n’avait aucunement l’intention de lui nuire – en tout cas physiquement. Le danger plus ou moins écarté, elle laissa la jeune femme encore tendue reprendre ses esprits et éventuellement réfléchir à la proposition qu’elle venait de lui faire. Sans se retourner, elle s’approcha de l’applique murale et actionna le régleur jusqu’à ce que surgisse une flamme suffisamment large pour éclairer la pièce. Louise s’installa sur le fauteuil, elle s’adossa au dossier et croisa ses jambes. Elle regarda dans le vague pendant quelques secondes, puis leva la tête, sortie de sa torpeur par le son de la voix de son interlocutrice.

Celle-ci se présenta avant de la remercier, ce qui ne pu que rassurer la psychiatre. Elle sourit à Jeanne, et l’invita d’un geste de la main à s’installer sur le fauteuil douillet de l’autre côté du bureau. La voyant s’en approcher pour y déposer la fiole, Louise remarqua que ses tremblements jusque-là maîtrisés ressurgissaient. Jeanne, par déduction avait décelé l’acte de la psychiatre qui se contenta – pour ne pas affoler Jeanne – de fixer son geste sans réagir.

« Oui, je n’en suis guerre fière mais il m’en fallait aujourd’hui... » soupira Louise, toujours les yeux rivés sur le précieux remède.

Ses yeux humides se dirigeaient maintenant vers ceux de Jeanne, lorsque celle-ci lui proposa avec assurance ce qui ressemblait à s’y méprendre à un arrangement. Louise – par fierté ni plus ni moins – craignait que Jeanne ne l’eût prise pour une addict, ce faisant elle glissa une seringue hors de sa poche comme pour justifier le fait que son usage soit strictement médical. Elle baissa les yeux et la disposa lentement sur la table de sa main légèrement tremblante. Un arrangement telle que celui que Jeanne sous-tendait lui conviendrait en réalité, reste qu’elle était mal-à-l’aise avec l’idée de devoir se résigner à engager un fournisseur. Mais pour l’heure, c’était une des façons les plus raisonnables d’envisager la chose puisque la crainte d’un flagrant délit à l’hôpital ne lui convenait pas davantage. Ne voulant néanmoins pas tirer de conclusion hâtive, Louise fronça les sourcils et déclara d’un ton instigateur

« Etes-vous en train d’affirmer que vous pourriez m’en procurer ? »

Avant que Jeanne ne puisse avoir le temps de répondre et pour renforcer la relation de confiance qu’elle avait su établir, elle s’empressa d’ajouter

« Si tel est le cas, je pense qu’il s’agirait d’une démarche tout à fait arrangeante pour ma part. Si vous me le permettez, je vais vous expliquez. »

Elle désigna le récipient de son index, toujours en regardant Jeanne.

« Ceci, comme vous l’aurez très probablement constaté, contient du Pyphtur. Il s’agit d’un mélange chimique découvert par le couple Carnage au cours de leurs recherches. A l’Hôtel-Empire, l’on s’en sert communément comme anesthésiant ou comme calmant, bien qu’il puisse faire office de drogue en dehors du secteur de la médecine. Pour moi, il s’agit d’un remède et je me l’injecte à très petite doses pour pallier à certains troubles anxieux qui se manifestent parfois chez moi. Rien de très grave, assurément mais ils peuvent s’avérer parfois gênants et chronophages, d’où cette automédication. »

Les choses étaient désormais posées, ce fut là une épreuve pour Louise qui avait dû mettre ses propres intérêts de côté en se livrant sur cette affection pour la première fois depuis des lustres. Cela lui était coûteux puisqu’elle ne savait pas si Jeanne était vraiment digne de confiance, mais Louise était aussi soulagée d’avoir enfin pu se dévoiler de la sorte. Voici une rencontre qui était pour le moins curieuse.

Jeanne Laporte

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Activité : domestique déchue, contrebandière à la petite semaine.
En société : meurtrière hors-la-loi : rebut de la société pour les nantis, héroïne pour ceux qui veulent renverser l'ordre établi.
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Re: effraction salvatrice (louise)    Dim 18 Oct - 14:49

S’il y avait quelque chose que comprenait Jeanne aujourd’hui, c’était l’urgence, voire le désespoir. A une autre époque, elle n’aurait sans doute pas compris, ni même imaginé, comment on pouvait être dépendant à quelque chose, une mauvaise habitude comme un médicament. Ce n’était pas dans son éducation, ce n’était pas dans son caractère. Pourtant, la vie clandestine lui avait ouvert les yeux sur toutes les formes de misères, qu’importait le rang social de chacun. Elle avait vu les yeux enfiévrés de ceux qui attendaient avec impatience ses livraisons, les corps malades et tremblants, cette faim étrange qui dévorait les regards des clients. Mais les pires n’étaient pas ceux dépendants à quelques drogues, les regards qui lui avaient le plus fait froid dans le dos avaient été ceux de ces hommes et femmes de science en quête de vif argent, cette chose si précieuse qu’elle avait quasi exclusivement transporté ces dernières années. Qu’importait le vice de cette psychiatre en face d’elle, Jeanne n’était pas en mesure de la juger, pas après tout ce qu’elle-même avait fait.

La question de Louise la prit au dépourvu. Mais avant qu’elle n’ait pu tenter de répondre – et confirmer ou infirmer sa capacité à lui procurer quoi que ce soit – la femme continuait sur sa lancée, voyant sans doute en Jeanne une bouée de sauvetage, sans doute un peu dégonflée, mais porteuse d’espoir. En toute honnêteté, Jeanne ne compris pas tout à l’explication de Louise si ce n’est qu’elle semblait victime d’une affliction ennuyeuse pour l’exercice de sa profession. Soit. En tous cas, la psychiatre semblait tout à coup soulagée d’avoir vidé son sac, ce qui mit Jeanne mal à l’aise, se demandant bien ce qu’elle pouvait répondre à une telle confession. C’était sans doute le lot de toutes les domestiques, d’être cette oreille silencieuse mais attentive dont on attendait rarement une répartie mais juste cette écoute qui permettait les aveux sans jugement. Car les domestiques n’avaient, et c’était bien connu, aucune imagination, aucun rêve, aucun esprit. On ne se doutait pas qu’elles se confiaient ensuite entre elle, ou gardaient précieusement ces secrets pour un jour où ils seraient utiles. Le secret de Louise ne risquait pas de s’échapper avec Jeanne car il n’y avait absolument personne à qui le répéter ou qui s’en soucierait dans son entourage. Entourage qu’elle avait de plus très fortement réduit…

A défaut de savoir que faire de la confession de Louise, Jeanne revint à ce qui l’intéressait sans doute le plus. « Oui, je peux vous procurer ce… pyphtur. » C’était une affirmation sans doute un peu présomptueuse, car il faudrait qu’elle se renseigne auprès du fournisseur qui lui donnait ses missions mais elle ne doutait pas de l’ingéniosité et des sacs sans fond de tous ces hors-la-loi de Montmartre qui pouvaient tout trouver et tout offrir…au bon prix.

En revanche, si Jeanne était amenée à risquer encore et toujours plus sa situation plus que précaire, peut-être Louise pourrait-elle aussi faire quelque chose pour elle ? En dehors de lui offrir le gîte pour cette nuit, qui semblait un prix bien dérisoire au regard de ce dans quoi elle s’engagerait pour elle si elle devait lui apporter son précieux médicament. La jeune femme était cependant réticente à s’ouvrir complètement. Sa sœur lui avait soumis cette suggestion voilà un bout de temps et ça tournait en boucle dans sa tête. Jeanne se mordilla la lèvre, sentant la sueur ressurgir encore et toujours sur son front, avant de se lancer. « Est-ce que… Vous qui travaillez sur l’esprit des gens, est-ce que c’est possible que quelqu’un commette un… acte terrible, qui ne lui ressemble pas, et qui n’a jamais montré de…violence auparavant ? » L’assurance précédente de Jeanne s’évapora comme neige au soleil, son visage révélant plus que sûrement que la coupable dont elle parlait n’était autre qu’elle-même.  
Louise Favager

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Activité : Psychiatre par vocation. Fortifier les fragilisés, les ébranlés ou les chancelants. Auditrice, collaboratrice ou assistante ; elle observe, écoute, examine, reformule. C’est sa fortune, son ouvrage : guider les émus, les inquiétés, les surexcités, les déchirés ou les ivres. Passionnée par l’engrenage des encéphales, elle cherche et spécule pour parvenir à concevoir ce qui chemine au cœur des ramifications nerveuses de chacun – car le smog, mes bons amis, n’est parfois pas dans le ciel.
En société : Eclairée pour certains, charlatan pour d’autres. Episodiquement ingénue ou au contraire tout à fait impassible. Louise est difficile à cerner, qui est-elle vraiment au fond ? Le sait-elle elle-même ? Respectée par ses clients et confrères, elle reste au demeurant discrète et en retrait. Il serait fâcheux de mettre en lumière ses propres problématiques.
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Besace : Un carnet de note couvert d'une housse en cuir marron usé, si ouvert, rempli d'observations écrites en patte de mouche à l'encre noire. Le stylo utilisé est accroché par l’embout à la côte du carnet. Divers livres avec des annotations et des pliures à certaines pages, mais également quelques seringues et un flacon à peine entamé de pypthur…

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Re: effraction salvatrice (louise)    Dim 18 Oct - 22:59

Effraction salvatrice

@jeanne laporte

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En voulant se justifier, Louise en avait peut-être trop dit à Jeanne. Elle se rendait compte que la jeune fugitive avait sûrement d’autres choses à penser, certainement plus grave qui plus est. La psychiatre décida donc de laisser la parole à sa comparse. Elle fut soulagée lorsqu’elle sut que celle-ci pourrait lui fournir le produit qu’elle convoitait tant, s’étonnant d’autre part qu’elle accepte de lui rendre ce service sans exigences en retour.

Peut-être que Jeanne, encore trop intimidée à l’idée d’être dénoncée aux autorités, ne se sentit pas légitime de faire valoir ce que de droit. D’ailleurs la psychiatre n’ayant aucunement l’intention de la laisser courir des risques inconsidérés sans lui offrir quelques choses en retour. Au moment où Louise voulut lui demander ce qu’elle désirait en retour de ce service, son regard se posa de nouveau sur le visage de Jeanne, toujours sur la défensive – ce qui était tout à fait compréhensible compte tenu du cadre de la rencontre. Jeanne se mordit la lèvre inférieure, Louise qui sentait chez elle une envie de s’exprimer, lui laissa la parole. Celle-ci balbutia une curieuse demande à laquelle la psychiatre ne s’attendit pas.

Louise s’interrogea un instant sur les raisons de cette question, Jeanne avait-elle commis les actes terribles dont elle parlait ? Si tel était le cas, la psychiatre n’était pas sans savoir que cela l’aurait très probablement affectée émotionnellement. Louise était plus ou moins régulièrement confrontée à ce genre de propos, tant à l’Hôpital qu’à ses pérégrinations à la maison d’arrêt avec ses collègues. De la culpabilité et de la crainte se dégageait des propos de Jeanne et Louise dans une impartialité remarquable, se contenta de répondre à ses interrogations avec bienveillance. Dans une inspiration discrète, elle sourit à Jeanne.

« C’est tout à fait possible et cela peut même arriver à n’importe qui ! Tout dépend des conditions de vie, de la façon dont la personne a pu être traité, de la prise ou de l’exposition à des substance toxiques... Lorsque les choses deviennent trop insupportables pour l’esprit, celui-ci peut instaurer une multitude de mécanisme de défense. Il arrive que parmi ces mécanismes, on puisse trouver des actes violents entre autres. »

Louise ne voulut pas interrompre le semblant de confession de Jeanne, qui peinait déjà prendre la parole. En bonne psychiatre, elle savait que dans ce genre de situation il était inutile de précipiter les choses. Si Jeanne voulait se confier à Louise sur les actes qu’elle aurait pu commettre, elle le ferait d’elle-même lorsqu’elle se sentirait prête à le faire.
Jeanne Laporte

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Re: effraction salvatrice (louise)    Dim 25 Oct - 17:42

D’une certaine manière, l’assentiment de Louise soulageait grandement Jeanne. Mais il l’effrayait encore plus, signifiant que tout le monde était susceptible de tels actes si les conditions étaient réunies. Mais surtout, cela confirmait l’un de pressentiments de sa petite sœur : si des substances toxiques pouvaient être à l’origine de pulsions incontrôlables, alors peut-être que tout ce vif-argent qu’elle avait transporté au fil des années l’avait rongé comme une maladie inodore, indolore – ou presque – et indécelable. Ce métal si précieux dont on espérait la vie éternelle n’était-il finalement qu’un moyen de plus pour les êtres humains de rejoindre la mort à petit feu ? Ou de sombrer dans une folie telle qu’elle vous emmenait sur le chemin tortueux de la violence aveugle ? Jeanne avait toujours connu les risques de ce trafic auquel elle s’était adonnée pour arrondir les fins de mois des sœurs Laporte, mais jamais elle n’aurait imaginé voir sa santé mentale en pâtir. Cependant, et si Thérèse avait raison, la fragilité de son esprit pourrait peut-être être leur salut. Et la psychiatre pourrait sans doute l’aider en ce sens. Le soulagement continua de s’insinuer chez Jeanne qui se laissa tomber sur un fauteuil qui faisait face au bureau de Louise. Cette dernière semblait attendre sans impatience, le visage ouvert et sans jugement. Si elle avait pu révéler à une inconnue coupable d’une effraction dans son domicile son propre mal, Jeanne pouvait lui rendre la pareille. Surtout si elles pouvaient « s’aider » mutuellement.

« Je n’ai jamais été colérique », commença-t-elle, ne laissant désormais plus aucune ambiguïté. « Je suis domestique depuis que j’ai quinze ans, et dans ce métier, on apprend très vite la patience, l’obéissance et la docilité… » A l’époque, Jeanne croyait qu’il s’agissait de ses qualités les plus exceptionnelles, avant de comprendre progressivement qu’elles étaient une entrave à son bonheur et sa liberté. « Ma sœur vous dirait sans doute que je suis même un peu trop gentille, trop effacée, pas affirmée… Pourtant… » Jeanne fit une pause, le temps de ravaler sa salive, tout à coup plus très sûre de vouloir se confier. « Pourtant, j’ai fini par faire quelque chose d’horrible. » Jeanne baissa les yeux sur ses doigts qu’elle tripatouillait et qui se tortillaient en tous sens. « J’ai… assassiné la dame qui m’employait. Elle nous battait, elle nous humiliait mais…je n’avais aucune intention de la tuer. » Si Louise lisait les journaux, nulle doute qu’elle ferait le rapprochement avec la monstrueuse affaire qui avait fait les choux gras de la presse. Après tout, une dame de la haute société n’était pas assassinée tous les jours par sa domestique. Jeanne releva la tête, se demandant ce qu’une femme comme Louise pourrait bien penser d’elle et de son crime odieux. Mais avant de lui laisser la possibilité de réagir, la jeune femme déclama enfin le fond de sa pensée. « Si je vous obtiens ce pyphtur grâce à mon contact, accepterez-vous de m’aider ? »
Louise Favager

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Re: effraction salvatrice (louise)    Lun 16 Nov - 15:42

Effraction salvatrice

@jeanne laporte

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Louise vit Jeanne s’affaler sur le fauteuil en face du sien, il s’agissait d’un progrès notable pour la psychiatre qui ne manqua pas d’interpréter ce geste comme une façon d’ôter plus ou moins les défenses mises en place quelques minutes auparavant par la jeune femme. Louise était familière et extrêmement attentive à ce genre de détails, les moindres mouvements d’yeux ou de mains, les moindres hésitations et les changements de postures faisaient selon elle partie des outils qui s’avéraient les plus révélateurs des propos d’un tiers. La proposition que lui avait plus ou moins fait Jeanne la minute d’avant laissait penser qu’elle ne transportait sûrement pas que de simple anesthésiant. Sans pour autant faire de raccourcis, Louise songea un instant que ce genre d’activité aurait pu lui porter préjudice sur le plan émotionnel et psychique. Bien que la psychiatre sentît Jeanne encore effrayée, elle se contenta d’accepter sa prise de parole volontaire sans réfléchir à ce qui la poussa à se dévoiler de la sorte.

La jeune femme amorça franchement son récit, ce qui ne laissa pas Louise sans étonnement d’une spontanéité telle. Elle se présenta comme quelqu’un n’ayant pas particulièrement un caractère agressif, ce qui laissait entendre que si elle faisait face à un accès de colère, ce dernier résulterait sûrement d’une provocation ou d’un évènement externe. La suite de son discours ne faisait que conforter Louise dans cette idée que l'on avait probablement poussé Jeanne à bout de nerf et que la dynamique émotionnelle dans laquelle Jeanne se trouvait n’aurait fait qu’accélérer un passage à l’acte. Le statut de domestique, déjà peu épanouissant qu’elle exerçait depuis sa jeune adolescence s’additionnait semble-t-il à une forme de maltraitance sous-jacente au vu des termes que Jeanne employait. Les mots ne sont pas choisis au hasard, c’est ce qu’on théorise en psychanalyse. Ici Jeanne avait utilisé les termes « patience », « obéissance » et « docilité », des mots forts en sens qui résonnaient comme si la patience incarnait la résilience, comme si l’obéissance signifiait une soumission face à une autorité si opprimante qu’elle rendrait docile à l'instar d'un animal que l'on dresse à coups de sermons et de punitions. A l’évidence, Jeanne avait probablement souffert de sa condition pendant plusieurs années. Elle prit ensuite soin de mentionner la présence d’une sœur avec qui elle aurait vécu cette souffrance, mentionnant également comment cette sœur la percevait. Une perception semble-t-il importante pour Jeanne. La retranscription de l’opinion de cette sœur fit se questionner Louise sur l’estime que Jeanne s’accordait à elle-même et sur celle qu’elle accordait à sa sœur. Les liens unissant les deux jeunes filles devaient être très fusionnels et si cette sœur percevait Jeanne comme « pas affirmée » ou « trop gentille », cela aurait très probablement eu une influence sur l’instabilité de la jeune fille. Jeanne hésitait maintenant à en dire plus, dans le doute Louise ne l’interrompit toujours pas. Elle avait en face d’elle une jeune fille instable que l’on n’avait probablement jamais laissé parler, vivant toujours en retrait, dans l’ombre des autres. Louise savait qu’une telle dynamique n’aurait pu qu’aboutir à une explosion irrépressible et jamais sans réelle conséquence pour l’auteur comme pour la victime. En effet, c’est ce que Jeanne finit par confirmer par la suite.

Louise toujours impassible avait déjà été confrontée à des actes plus graves, ici on aurait peut-être pu parler de légitime défense compte tenu des explications de Jeanne. D’autant qu’à contrario de certain criminels, Jeanne se sentait plus ou moins coupable de ses actes, elle n’était pas dans le déni, ne les revendiquait pas. Louise ne saisissait pas si ce sentiment de culpabilité provenait d’une peur des conséquences d’avoir commis un crime, ou d’une peur de ce passage à l’acte qu’elle n’avait pu contrôler – l’intention n’y étant pas en tout cas pas consciemment. Cette histoire lui rappelait celle qu’elle avait lu dans le Miroir il y a un certain temps, une énième bourgeoise aigrie assassinée au sein même de sa demeure par ses employés, probablement parce que cette dernière se croyait tout permis. Des histoires comme ça, elle en avait vu des tas. C’était toujours le même scénario, les médecins légistes récupèrent le corps et les victimes reposent en paix tandis qu’on envoie les coupables au bagne ou à l’hospice. Bien vivants en apparence mais à ramasser à la petite cuillère, souvent irréparables si ce n’est suicidé ou léthargique. Jeanne, peut-être déjà bien ébranlée par la vie et ce qu’elle avait fait ne semblait pas encore au stade final de ces parcours trop de fois répétée. Louise qui avait le même âge qu’elle savait ô combien elle avait de chose à vivre, ne pas lui laisser voir autre chose que de la survie n’était pas dans ses cordes. Bien trop empathique, peut-être à tort, elle compatissait avec Jeanne et comprenait la situation compliquée dans laquelle elle se trouvait. Elle enchaîna aussitôt, sans vraiment que Louise puisse dire un mot, avec une demande d’aide que la psychiatre ne pu qu’accepter. Elle replaça une mèche derrière son oreille, les yeux dans le vague avant de les lever vers Jeanne et de répondre.

« Vous semblez en avoir besoin à l’évidence, je peux vous aider Jeanne. Dans une certaine mesure tout du moins. »

Louise savait plus ou moins de quelle aide avait besoin sa comparse, mais elle doutait encore de ce qu’attendait la jeune femme. Attendait-elle un soutien psychologique, matériel ou financier ? Attendait-elle que Louise la couvre ? Le risque était à prendre puisqu’outre le pyphtur, la compassion de la psychiatre la fit penser que sauver de pauvres âmes errantes en valait la chandelle. Il fallait cependant clarifier les attentes et surtout établir de la façon dont Louise pourrait les combler.  

« De quoi pensez-vous avoir besoin dans un premier temps ? »
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