Singulière concomitance

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Louise Favager

Louise Favager
https://vifargent.forumactif.com/t324-ce-n-est-rien-juste-qu-une-petite-mort]Ce n'est rien juste qu'une petite mort[/url][url=https://vifargent.forumactif.com/t324-ce-n-est-rien-juste-qu-une-petite-mort]Ce n'est rien juste qu'une petite morthttps://vifargent.forumactif.com/t338-devouement-ingenu-louise

Messages : 43
Date d'inscription : 16/07/2020
Portrait : Sidonie-Gabrielle Colette
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Activité : Psychiatre par vocation. Fortifier les fragilisés, les ébranlés ou les chancelants. Auditrice, collaboratrice ou assistante ; elle observe, écoute, examine, reformule. C’est sa fortune, son ouvrage : guider les émus, les inquiétés, les surexcités, les déchirés ou les ivres. Passionnée par l’engrenage des encéphales, elle cherche et spécule pour parvenir à concevoir ce qui chemine au cœur des ramifications nerveuses de chacun – car le smog, mes bons amis, n’est parfois pas dans le ciel.
En société : Eclairée pour certains, charlatan pour d’autres. Episodiquement ingénue ou au contraire tout à fait impassible. Louise est difficile à cerner, qui est-elle vraiment au fond ? Le sait-elle elle-même ? Respectée par ses clients et confrères, elle reste au demeurant discrète et en retrait. Il serait fâcheux de mettre en lumière ses propres problématiques.
Organisation(s) : Orme
Besace : Un carnet de note couvert d'une housse en cuir marron usé, si ouvert, rempli d'observations écrites en patte de mouche à l'encre noire. Le stylo utilisé est accroché par l’embout à la côte du carnet. Divers livres avec des annotations et des pliures à certaines pages, mais également quelques seringues et un flacon à peine entamé de pypthur…

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Singulière concomitance    Mar 4 Aoû - 15:55

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@baby montrouge

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Through your scalp I would like to reach in
So I could pull out the monster you've been
༺━━━━━━༻༻༺༺━━━━━━༻
It's a modern world
Full of broken scheming hearts

Louise n’avait pas trouvé le sommeil la nuit précédente, elle n’y parvenait pas depuis quelques jours maintenant. Les seules rares fois où elle cru avoir le privilège d’effleurer les doigts de Morphée, il ne s’agissait en fait que d’Hécate qui lui retirait toute possibilité d’un sommeil réparateur. Quelle était dont la raison qui l’empêchait tant de se reposer ? Louise la connaissait très bien, mais préférait l’ignorer. La journée à l’Hôtel-Empire avait été longue et le manque de sommeil n’aidait guerre, mais aujourd’hui c’était différent. Aujourd’hui ça n’avait pas été les patients qui lui avaient mené la vie dure, en effet Louise était préoccupée depuis quelques jours. Elle repensait à certaines choses inconsciemment, une douleur ineffaçable. Sur le chemin du retour, elle aperçu la devanture de l’Apollonide. Elle n’appréciait pas particulièrement l’endroit pour des raisons évidentes, elle se contentait de baisser les yeux lorsqu’elle passait devant. Louise repensait à ce qu’il s’était passé ce soir-là dans cette salle de bain étroite, « c’est sûrement arrivée à d’autres… » se figura-t-elle tristement. Lorsqu’elle songeait à cela, Louise se disait qu’il faudrait se rendre à l’Apollonide – lieu qu’elle redoutait tant – pour assouvir cette volonté d’aider celles ou ceux qui auraient subi la même chose. Fille de joie n’était de toute façon pas un métier facile, et Louise supposait qu’une main tendue aux employé.es de la maison close n’était pas de mauvais augure.  En vérité, si elle voyait les choses ainsi, c’est que Louise aurait aimé qu’on lui tende la main après ce qui lui était arrivé. Dans cet élan d’empathie, elle farfouilla dans son sac pour trouver une des affiches qu’il lui restait, avec l’intention d’aller demander à un gérant de l’endroit la permission d’en disposer sur la devanture ou quelque part au sein du bâtiment.

Craintive, elle entra dans les lieux à l’atmosphère licencieuse. Louise y discernait vaguement la décoration chargée et les colonnes ornées de motifs épais. On pouvait également y deviner les visages et les corps entremêlés sur les marquises, les ployants et autres divans molletonnés. Le regard fuyant, visiblement mal à l’aise mais intriguée malgré tout, elle s’avança nerveusement vers le comptoir du bar. Louise ne se sentait clairement pas à sa place, elle avait l’impression de déranger et c’est avec un profond sentiment d’être une intruse de ces lieux qu’elle ne dit mot, effrayée à l’idée troubler l’atmosphère quasiment mystique de l’Apollonide. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle aperçut un visage étrangement familier en train de prendre une commande de l’autre côté du bar. Toujours avec cette appréhension de chambouler ces messieurs-dames affairées à des activités orgiaques, elle se contenta d’attendre que cette connaissance s’approche de gré. Elle se souvint de l’avoir croisé lors de son apprentissage à l’Hôtel-Empire à l’âge de seize ans. Cette jeune fille d’un an son aînée travaillant en tant qu’infirmière en psychiatrie à l'époque, lui avait prodigué quelques conseil pratiques relatifs au travail en institution. Après quelques échanges formels, elles avaient fait plus ample connaissance et celle-ci avait fini par lui dire son nom – que Louise avait trouvé quelque peu insolite : Babylone. Que faisait-elle ici ? Elle prit le temps d’observer l’élégante femme aux yeux verts, apprêtée d’un rouge grenat sur les lèvres. Quelques mèches de ses cheveux placés derrière son oreille dévoilaient ses paupières charbonneuses pourvue de cils abondants. Babylone nettoya de ses doigts fins les coupes en cristal et leva le regard une fois la tâche terminée. Louise se souvint que l’appeler par son prénom tel quel aurait pu être indiscret surtout en ces lieux, et le prononça à voix-basse en lui faisant signe de venir.

«  Bonsoir Babylone, c’est moi Louise !  »
 
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