○ technologies et transportsNaturellement, l'absence d'électricité entraîne une évolution des technologies bien différente de celle qu'on lui connaît. L'éclairage s'effectue par exemple essentiellement à l'huile et au gaz, tout comme la cuisine, que l'on prépare sur des gazinières qui se répandent depuis le début du XIXème siècle, ou, chez les plus pauvres, dans des marmites directement sur le feu. Mais la plus impressionnante évolution est sans aucun doute celle des transports : on voit se développer de manière colossale les
transports aériens. Les dirigeables et funiculaires sont de plus en plus nombreux à circuler dans le ciel parisien ; le plus célèbre d'entre eux étant bien sûr
le transbordeur Eiffel, effectuant le trajet entre les deux tours du même nom, depuis l'an 1900. L'Empire a instauré une véritable flotte aérienne permettant à la population de se déplacer, mais l'augmentation du trafic génère également davantage de banditisme, et les aérostats sont des cibles faciles de ceux que l'on nomme pirates des airs. En terme de transport,
les voies fluviales ne sont pas en reste : des bateaux-mouches, alimentés à la vapeur, circulent sur le réseau de canaux et sur la Seine traversant la ville. D'aucuns se targuent de posséder une embarcation personnelle, mais elles restent rares sur les eaux parisiennes, réservées à une poignée de notables qui peuvent se les offrir (ainsi que le personnel qui s'ensuit). Enfin,
les voies terrestres restent fréquentées par des trains et tramways à la vapeur, mais également par des diligences tractées par des chevaux, en faisant le principal moyen de transport individuel. S'il est peu fréquent d'en posséder, il est néanmoins possible de les emprunter en hélant un cocher (comme un taxi, somme toute).
○ instructionL'enseignement est
obligatoire jusqu'à l'âge de neuf ans, dans des établissements mixtes et en grande majorité publics, à l'exception de quelques pensionnats réservés aux familles aristocrates et bourgeoises. Pour une grande partie de la population, l'éducation s'arrête là, avec les rudiments de l'écriture, de la lecture et du calcul. Il est possible de poursuivre sa scolarité dans des institutions spécialisées dans chaque domaine, moyennant des sommes globalement très conséquentes, car faire des études reste un privilège qui coûte cher. Ces établissements sont essentiellement privés, à l'exception de
la brillante Fondation Genia, dont le nom - non sans rappeler le génie lui-même - dérive de celui de l'ancienne impératrice Eugénie qui en est la fondatrice. C'est là que sont formés les futurs membres de l'Ordre du Mercure, durant un cycle d'études de neuf ans.
Les jeunes étudiant·e·s peuvent, dès l'âge de quinze ans, participer à des
concours impériaux de la connaissance, distinguant les meilleurs élèves de tout le pays. Ils se composent de quatre épreuves : culture générale, mathématiques, français et sciences (essentiellement chimie). Les lauréat·e·s se verront remettre une médaille de la main de l'Impératrice ; ce concours sert également à repérer les futurs scientifiques et alchimistes d'Etat, qui pourront ensuite rejoindre l'Ordre du Mercure.
○ conscriptionLe
service militaire est toujours d'actualité dans le Paris de Vif Argent, bien que sa forme a quelque peu changé. Il est d'une durée d'un an et s'effectue suite à un tirage au sort à l'âge de dix-huit ans ; on estime qu'un jeune en âge sur trois peut être conscrit. Il suivra ensuite durant une année un corps militaire de son choix : armée de terre, marine, armée de l'air. On peut être exempté de conscription en cas de mauvaise santé ou de handicap physique ou mental. Il faut noter également que les femmes ne sont pas concernées, malgré l'ambition égalitaire de l'Empire : le peuple s'y est fermement opposé.
○ communicationNaturellement, les
communications interpersonnelles ont été amenées à se développer durant le siècle passé. On a ainsi créé un système de capsules rondes et en métal, appelées
les orbes, qui permettent de transmettre des messages par le biais de tubes de cuivre installés dans chaque domicile. Chaque orbe est envoyé depuis le tube de l'émetteur dans un centre d'orientation, où on le renvoie vers le centre de tri local (par quartier) correspondant, pour arriver finalement dans le tube du destinataire. Chez les plus pauvres, pas d'équipement permettant de recevoir les orbes : dans les faubourgs, on trouvera donc des centres de tri faisant également office de bureau d'envoi et de réception des orbes.
Il faut noter cependant qu'il ne s'agit pas du mode de communication le plus sécurisé : les orbes ont une fâcheuse tendance au mieux à se perdre dans les tuyaux, au pire à être interceptés avant leur arrivée à destination... Pour les messages plus importants, il est possible de faire
appel à des animomates volants (imitant principalement des pigeons ou des hiboux), dressés à cette fin uniquement, mais dont le tarif est bien plus élevé.
○ presseLes journaux sont, très largement,
contrôlés par une commission impériale qui applique une censure sans relâche, en faisant de remarquables outils de propagande. La publication nationale la plus consultée est le journal
Le Miroir, distribué quotidiennement ; d'aucuns lui reprochent (et à juste titre) ses connivences avec le pouvoir en place, mais il s'agit de la principale source d'information.
(notez que Le Miroir est figuré sous le forum sous forme de bulletin d'information mensuel). En réponse à ce journal,
de nombreux pamphlets militants circulent sous le manteau, diffusés à la sauvette ou lors de réunions clandestines.
○ alimentationSur cette terre où la nature peine à subsister, l'alimentation s'est remarquablement simplifiée. Désormais, les principaux légumes que l'on consomme sont
de l'ordre de la racine ou du tubercule (
pomme de terre, betterave, carotte, céleri-rave, chou-rave, gingembre, topinambour, panais, radis...) on les mange principalement bouillis ou en soupe.
La viande est extrêmement rare, venant principalement des campagnes où subsistent des élevages agricoles. Les classes supérieures bénéficient, quant à elles, de produits cultivés sous serre, leur permettant bien entendu une plus grande variété alimentaire, avec des fruits et légumes qui ont quasiment disparu pour le reste de la population.
Il en va de même concernant la boisson, notamment alcoolisées :
les eaux-de-vie faites de tubercules, comme la vodka à base de pommes de terre, sont bien plus fréquentes que le vin qui est un produit de luxe.
○ financesLa monnaie en vigueur dans le Paris de
Vif Argent est toujours
le franc, et particulièrement ce que l'on appelle aussi franc-or.
Il faut noter également qu'un système d'imposition, hérité de la Révolution Française, est toujours en place ; ce sont les
"quatre vieilles" : contribution foncière, contribution mobilières (sur les revenus et propriétés), contribution sur les activités marchandes, contribution des portes et fenêtres (sur le nombre et la taille d'ouvertures du bien immobilier).
les différentes pièces de monnaie
- pièces de cuivre : 1 centime, 2 centimes, 5 centimes, 10 centimes.
- pièces d'argent : 20 centimes, 50 centimes, 1 franc, 2 francs, 5 francs.
- pièces d'or : 20 francs, 50 francs.
Aucun billet n'est en circulation.
○ loisirs et divertissementsBien entendu, la population parisienne n'en reste pas moins friande de divertissements, notamment parmi les plus plus aisés qui s'offrent de nombreux loisirs. Parmi eux, les
traditionnels jeux de cartes bien sûr (la belote en étant la grande favorite), mais également la danse avec de
grands bals, ou encore l'opéra, dont la côte est à son comble depuis l'événement Garnier - comme un pied de nez à la révolution avortée.
Les théâtres de magie et de marionnettes voient également leurs grandes heures, avec des spectacles d'ombres chinoises remarquables. Si le cinéma ne connaîtra pas l'expansion liée à l'électricité, on parle cependant de la lanterne magique, dispositif s'en approchant, permettant de diffuser des images à l'aide d'une lampe à huile. Plus surprenant, la ferveur populaire s'est concentrée ces dernières années sur
des combats d'animomates piratés : les créatures, initialement dédiées à la surveillance, ont été trafiquées pour assurer des affrontements impressionnants, sur lesquels il est prisé de s'amuser à parier.
○ modeSur
Vif Argent, le style vestimentaire est encore largement emprunté à celui de la
Belle Époque, soit du début du vingtième siècle. Quarante ans plus tard, rien n'a vraiment changé. La
silhouette féminine se caractérise par le port du corset et d'une crinoline (ou d'une tournure, son évolution plus discrète). La tendance est aux manches gigot, à la dentelle, au ruban et au taffetas, ainsi qu'au port de coiffes ornées. De manière générale, plus on est pauvre, plus les tenues sont pratiques à défaut d'être richement garnies, et les jupons simples et tabliers sont fréquents chez les femmes du peuple.
En ce qui concerne les hommes, le port du costume trois-pièces (pantalon, veste et gilet) est de rigueur, agrémenté d'accessoires dénotant l'aisance de son porteur. Sur le plan capillaire, on privilégiera les chignons et les boucles chez les femmes, et les cheveux courts et la moustache chez les hommes.
Notez cependant que des libertés peuvent être prises avec ces différents éléments vestimentaires : le monde a évolué dans une direction différente de la notre durant les quarante années précédent l'ère du forum, et il est tout à fait possible d'imaginer des
accessoires ou tenues excentriques.
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